Les 12 + de 2012 (1)

2012, année à marquer d’une pierre blanche? Pour le cinéma belge, c’est en tous cas une très bonne cuvée. Et non, ce n’est pas une vague impression. Cette affirmation s’appuie sur une série de constatations très objectives que nous détaillerons en deux articles. Nous en avons relevé 12, ce qui est un signe intéressant, non? Ce sont les + de 2012.

En espérant qu’il y ait autant de raisons de se réjouir en décembre prochain

 

 

+ Une nouvelle vague de réalisateurs

C’est la meilleure nouvelle de l’année. Alors que les ténors sont restés aux stands, préparant sagement leur prochain film, une vague de nouveaux visages a fait une OPA sur le cinéma belge francophone : Patrick Ridremont, David Lambert, Nicolas Provost, François Pirot, Matthieu Donck ou Pierre Duculot ont signé des premiers longs métrages fédérateurs. Et les demoiselles ne sont pas en reste. On a par exemple découvert La Tête la Première de la très jeune Amélie Van Elmb et le très sous-estimé De Leur Vivant de Géraldine Doignon. Et si leurs œuvres doivent encore débarquer en salles, les grands écrans de Cinevox ont révélé Delphine Lehericey, Delphine Noels et Kadija Leclere. Un afflux massif  de sang neuf sans équivalent dans l’histoire du cinéma belge. Qui augure du meilleur pour la suite.

 

 

 

+ L’excellente santé du cinéma belge tourné en Flandre

Le cinéma flamand a explosé une première fois avec Daens, puis la vague est retombée. Il s’est définitivement affirmé auprès de son public avec une série de thrillers classieux et efficaces : De Zaak Alzheimer, Loft, Dossier K, Inringer… D’année en année, il renouvelle ses cadres, élargit son registre et garde intact l’enthousiasme de ses fans. Les grands vainqueurs de 2012 sont Tot Altijd (meilleur film aux Ensors du cinéma flamand; 200.000 spectateurs en salles) et The Broken Circle Breakdown (qui file vers les 400.000 spectateurs). Mais Hasta la Vista et Rundskop ont encore eu leurs moments de gloire en 2012. Inutile de préciser que les chiffres de fréquentation des films flamands en Flandre font rêver tous les distributeurs francophones. Car (c’est le gros moins de l’année), le public du sud, hormis les fidèles de Cinevox cela va de soi ;-), s’intéresse toujours aussi peu à ses artistes…

 

 

 

+ Les Magritte du cinéma gagnent une légitimité

… et unissent le Sud et le nord dans un même élan enthousiaste

Après une première édition réussie, qui s’attira néanmoins les foudres d’une partie de la presse pour des motifs aussi divers qu’étranges, la deuxième édition de la grande fête du cinéma belge a vu les critiques passer largement au second plan. On s’est enfin intéressé aux films et aux artistes belges. C’était le but initial. Cérémonie sans temps mort, palmarès impressionnant, cette édition 2012 restera comme un cru marquant. Les Géants ont dominé la soirée, mais Rundskop a prouvé que les professionnels francophones étaient très sensibles au 7e art flamand.  La prochaine compétition opposera moins de vedettes puisque, nous le disions plus haut, nos réalisateurs les plus célèbres n’ont pas tourné cette année. L’occasion pour des nouveaux venus de se faire un nom. Et, sans doute, pour Joachim Lafosse de voir son audace et son talent largement récompensés.

 

 

 

+ Nos vedettes règnent sur la France

Cécile de France, Emilie Dequenne, Virginie Efira et Déborah François jouent désormais les premiers rôles dans des films français. Toutes les quatre héritent de projets magnifiques, preuve que la profession les estime éminemment bankables.  Pauline Étienne et Marie Kremer sont en embuscades, prêtes à prendre elles aussi la tête d’affiche.

Chez les messieurs, Benoit Poelvoorde qui fait depuis longtemps partie du top 10 hexagonal  étend son registre avec des films « différents » dans lesquels il brille.  La bonne nouvelle est la confirmation de  François Damiens qui s’impose  comme une valeur incontournable. Comme Benoit Poelvoorde on a fini de le caster comme « le Belge de service ». Il joue dorénavant des personnages qui n’ont rien à voir avec sa nationalité.  Quant à Bouli Lanners, il multiplie les seconds rôles frappants dans les œuvres les plus diverses, du petit film intimiste au grand spectacle familial.

Côté réalisateurs, Fabrice du Welz a tourné en 2012 un important polar avec des stars françaises et Nabil Ben Yadir s’apprête à diriger un film à gros budget en Hexagone.

 

 

 

+ Une nomination aux Golden Globes, une autre aux Oscars

Juste avant les Oscars, les États-Unis remettent les Golden Globes, sorte de répétition générale qui indique souvent les tendances du palmarès des Academy Awards. Petite curiosité : un film belge avait bien réussi à s’incruster dans le dernier pentagone de chaque côté… il ne s’agissait pas du même.
Si les concurrents au premier tour de la course à l’Oscar du meilleur film étranger sont proposés par leur propre pays de production, ceux qui peuvent prétendent aux Golden Globes sont élus un jury étranger.

Rundskop était donc notre envoyé  très spécial à la course aux Oscars tandis que les Golden Globes accueillaient Le Gamin au Vélo. Dans les deux cas, nos représentants ont trouvé sur leur route un rival intraitable, Une Séparation de l’Iranien Asghar Farhadi qui avait commencé sa carrière internationale avec un Ours d’Or à Berlin avant de tout remporter par la suite.

Ne faisons pas la fine bouche pour autant, Rundskop n’était  que le 6e film belge à participer à la grande fête des oscars. Pour mémoire, ses glorieux prédécesseurs s’appellent Paix sur les champs de Jacques Boigelot (1970), Le maître de musique de Gérard Corbiau (1988); Daens de Stijn Coninx (1992); Farinelli de Gérard Corbiau encore (1994) et Iedereen Beroemd de Dominique Deruddere en 2000. Bravo pour la parité linguistique, 100% respectée.

 

 

 

+ La comédie fait son trou

Pendant très longtemps, on a taxé le cinéma belge de cinéma social, ennuyeux, intello. C’était caricatural bien sûr, totalement immérité. Mais ça s’expliquait par l’absence de vraies comédies écrites, réalisées ou (co)produites chez nous.

Venu de France, Il était une fois une fois emmené par deux acteurs belges a allumé la mèche. Du coup BXL/USA est sorti en salles pendant quelques semaines. Une Chanson pour ma mère, Morrocan Gigolos et Je te survivrai qu’on découvrira en 2013 et 2014 comptent bien populariser le genre. Et ce n’est qu’un début : Xavier Diskeuve tournera l’été prochain, Charlie Dupont prépare son premier long, Gaëtan Bevernaege (BXL/USA) pourrait bientôt signer ses débuts sur grands écrans.

Pour l’instant, ces films ont encore un peu de mal à décrocher des aides, mais les mentalités changent. En Belgique, on a toujours aimé rire. C’est bien qu’on puisse aussi en profiter dans les salles.

 

Suite de cet article demain…

 

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