À Perdre la raison : quel succès en salles?

Un des événements belges du Festival de Cannes sort en salles aujourd’hui. Excellent timing, puisque A Perdre la raison s’est illustré avec un prix interprétation pour Émilie Dequenne dans la section Un certain Regard. Au-delà de ce prix (et en partie grâce à lui) c’est toute la vision qu’on peut avoir du film qui a changé.

Accueilli à bras ouverts par la presse internationale, le nouveau long métrage de Joachim Lafosse (lire notre présentation ici) est à présent considéré comme un oeuvre cinématographique à part entière et plus comme un fait divers sordide utilisé par le cinéma « pour se faire du fric ». Une accusation sans le moindre fondement : ceux qui connaissent un peu les réalités économiques de la diffusion et de l’exploitation des œuvres belges et le potentiel commercial des films par genre savent que pour se faire de l’argent, un producteur a bien d’autres options éminemment plus lucratives. Et facile à gérer.

 

D’ailleurs, à ce jour, au moment où les copies du film vont être montrées pour la première fois dans les salles belges (voir les salles et les horaires ici), personne ne sait  très bien quelle sera l’attitude des spectateurs. Seront-ils curieux? Se laisseront-ils attirer dans les cinémas par la météo soudain redevenue morose (coup de bol) ou Promotheus en 3D va-t-il tout balayer sur son passage? D’autant que Cosmopolis et Moonrise Kingdom sont aussi en course. Mystère, mystère.

Le prix d’interprétation cannois d’Émilie Dequenne (photo par Maryline Laurin) , vécu en direct sur Cinevox est naturellement une des grandes satisfactions belges du Festival de Cannes. Et un atout pour le film. Juste avant qu’elle ne parte sur la Croisette, nous avions rencontré l’actrice et vous pouvez la retrouver pour deux semaines encore dans les salles de cinéma à travers notre Grand Ecran. (Une situation exceptionnellement inédite due à Cannes et à l’actualité. À partir du mois de juin, nous reprenons nos reportages sur les tournages et nos diffusions très en amont de la sortie de film)

Émilie Dequenne nous avait naturellement consacré une interview bien plus longue, où elle nous expliquait notamment sa joie de retourner à Cannes.

  

  

Elle nous livrait aussi son regard sur le film, sur ce qui fait son attrait et son intérêt.

  

  

Ou sur la complicité, née entre les acteurs, grâce au travail de Joachim Lafosse.

  

  

A Cannes, ce drame familial a été remarquablement bien accueilli comme nous l’avions souligné dans une revue de presse publiée le lendemain de la projection. Depuis lors de nombreuses autres critiques se sont ajoutées au concert de louanges comme celle de Romain Blondeau qui écrit dans les Inrocks : Le résultat, impressionnant, décrit « l’empoisonnement mutuel » d’un clan malade, l’histoire d’un amour vorace qui, selon Tahar Rahim, révèle toute la monstruosité que peut couver la famille. »

Ou celle de Louis Danvers dans le Focus Vif : » Film d’une pudeur exemplaire, À perdre la raison ne juge ni n’invite à (re)juger. Il n’explique pas, et excuse encore moins. Il scrute, il montre, chevillé à une actrice exceptionnelle qui inspira les Dardenne voici une petite quinzaine d’années et qui se donne avec une générosité poignante, une justesse inouïe, devant la caméra d’un réalisateur captant chacun de ses regards, chacun de ses gestes, chacune de ses déchirures, avec une folle intensité. »

 

 

Dans les jours à venir, nous reviendrons sur A Perdre la Raison à travers des extraits d’une interview vidéo que Joachim Lafosse vient tout juste de nous accorder et un nouvel entretien avec Matthieu Reynaert, coscénariste, qui raconte la genèse du film, sa lente maturation et  le processus d’écriture. Loin de la volonté de chercher un coup médiatique.

Mais d’ici là, le mieux n’est-il pas d’aller vous forger votre propre opinion? N’hésitez pas à nous envoyer vos critiques que nous publierons peut-être sur ce site.

 

 

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