Bouli Lanners, chasseur de primes

C’est donc le 2 février, quelques jours avant la 5e cérémonie des Magritte du Cinéma, que Bouli Lanners débutera le tournage de son quatrième long métrage en tant que réalisateur : Les Premiers, les derniers. Après Ultranova, Eldorado et les Géants, Bouli continue de tracer son sillon très personnel avec un projet original qui fait vraiment envie.

 

Comme le cinéaste nous l’avait expliqué quand nous l’avions rencontré sur les tournages de Tous les chats sont gris (ici ) et Je suis mort, mais j’ai des amis (ici), il s’agira d’un film sombre, dans un univers décalé aux allures post-apocalyptiques.

On y suivra Esther et Willy, un jeune couple en marge du monde qui semblent fuir un grand danger, Cochise et Gilou, deux inséparables et bienveillants chasseurs de prime qui doivent retrouver un smartphone au contenu embarrassant égaré par son influent propriétaire.

Leurs chemins vont se croiser dans une petite ville où le temps semble suspendu. Et où rien ne va se passer comme prévu.

 

 Albert Dupontel

 

Le réalisateur tiendra un des deux rôles principaux avec son copain Albert Dupontel. Le reste du casting est fort alléchant puisqu’on retrouvera David Murgia, Suzanne Clément, Michael Lonsdale, Philippe Rebbot, Serge Riaboukine (avec qui il vient de jouer dans Je suis mort, mais j’ai des amis), Lionel Abelanski, Virgile Bramly et (c’est le film français qui nous apprend cette info) Max von Sydow, pour une participation exceptionnelle

 

Dans Tous les chats sont gris, Bouli incaree un détective privé solitaire. Le film sera projeté en Première belge lors du Cinevox Happening du 7 février (lire ici

 

 

Bouli Lanners tournera jusqu’au 27 mars dans sa région des Trois frontières, à Liège et aux alentours et dans la plaine au nord d’Orléans où il a déniché un décor très particulier qui sert d’épine dorsale au film.
« La forme du western s’est tout de suite imposée. J’ai toujours aimé ce mélange particulier de style ; du Belge et de l’américain. Je ne m’en suis jamais caché, c’est le fondement même de ma culture », explique Bouli.

 » J’ai donc écrit plusieurs scénarios, chacun épousant cette forme. Aucun ne m’a convaincu. Pendant tout un temps j’ai cru avoir perdu le sens profond de ce qui pouvait guider mon travail.

Il m’aura fallu un grand passage à vide, une année de réflexion et de remise en question, pour enfin retrouver ce sens.

C’est à partir d’un sentiment de fin de monde que l’histoire s’est construite. Un sentiment palpable autour de moi, un sentiment que je porte moi aussi, quelque  chose  de rarement affirmé, mais de plus en plus souvent évoqué. Cette étrange certitude que le monde amorce une dernière ligne droite et que cette ligne droite va être beaucoup plus courte que prévu.

Ce qui m’intéresse dans ce climat légèrement apocalyptique, c’est le comportement des  gens, leurs questionnements existentiels sur la peur, la mort, l’abandon, la place de Dieu dans un monde qui semble se terminer et les comportements vidés de toute morale. »

 

 Honoré à cinq reprises avec Les géants (2012), élu meilleur acteur dans un second rôle pour De Rouille et d’Os (2013), Bouli sera à nouveau en course aux Magritte du Cinéma cette année pour sa prestation dans Lulu, femme nue. 

 

 

Figure emblématique de notre cinéma, Bouli voulait tourner ce long métrage en automne, mais de gros pépins de santé l’en ont empêché. Il en est revenu plus fort, plus entier encore (si c’est possible), assoiffé de vie et plus accroché que jamais à ses principes et à ses idéaux (lire ici).

 

La production est signée Jacques-Henri & Olivier Bronckart, de Versus Production en Belgique, et Catherine Bozorgan d’ABDC en France. La distribution France et les ventes Internationales seront assurées par Wild Bunch.

 

Les premiers, les derniers a reçu le soutien du Centre du Cinéma de la Fédération Wallonie Bruxelles, de Wallimage, du Vlaams Audiovisueel Fonds , du Tax Shelter, d’Inver Invest, de Casa Kafka Pictures, d’Eurimages, , du Centre National du Cinéma, de la Région Centre, et du Programme MEDIA de l’Union Européenne. Avec aussi la participation de Canal +, de Ciné +, et des Sofica Cinémage et Palatine.

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