Bruxelles, capitale de l’Europe du cinéma

Entre Cannes et les grands festivals d’été, Toronto, Locarno, Karlovy Vary, Montréal et Venise, c’est Bruxelles qui accueille en ce début du mois de juin les meilleurs représentants d’un cinéma européen qui, plus que jamais, dans un univers de rage et de fureur, de 3D et d’effets spéciaux, peut faire valoir sa singularité et la multiplicité de ses regards.

Le Brussels Film festival, 13e du nom sous cette forme, ouvrira ses portes ce 5 juin à Flagey et proposera comme d’habitude une compétition de films européens avec de belles avant-premières belges, mais aussi deux sections panorama, des courts métrages et ses désormais traditionnelles projections extérieures vespérales.
Ça tombe bien: on annonce de douces soirées sur la capitale.

 

 

Cette année, aucun film belge n’est à dénicher parmi les 11 en compétition qui offre un joli panel européen emmené par le film d’ouverture, La Loi du Marché de Stéphane Brizé avec Vincent Lindon récompensé à Cannes d’un prix d’interprétation. Depuis le sublime Mademoiselle Chambon, les deux hommes ne se quittent plus. Et c’est tant mieux.

 

PREMIÈRES BELGES

 

Le cinéma belge sera néanmoins à l’honneur pendant cette semaine festive avec la Première Mondiale, mercredi 10 juin à 19 h 30, de Je suis mort, mais j’ai des amis, deuxième long métrage des frères Malandrin avec Bouli Lanners et Wim Willaert en état de grâce comme le précise (sans exagérer) le Cinevox du mois à voir dans toutes les salles (et ICI). Nous vous avons d’ailleurs déjà dit tout le bien que nous pensions de cette folle comédie douce-amère (lire ICI).

 

 

Dans la section Panorama Outsiders, on retrouvera avec plaisir deux immenses comédiens belges au cœur de films étrangers.

Tout d’abord, le dimanche 7 à 19 h, on verra Erika Sainte dans You’re Ugly too, petit concentré d’émotions irlandais découvert au Festival de Berlin.  Avec aussi une des stars de Games of Throne, Aidan Gillen (lire ICI, bande-annonce ICI).

 

 

Lundi 8 à 21 h, c’est Jérémie Renier qui nous arrive dans Ladygrey, au cœur d’un casting international. Dix ans après la fin de l’apartheid, au sein d’une mission française installée au pied des somptueuses montagnes du Drakensberg, une communauté de Sud-Africains noirs et blancs tente de vivre dans l’oubli des atrocités dont chacun porte encore en secret les stigmates. Aux côtés de l’acteur belge, on retrouve Peter Sarsgaard, Emily Mortimer, Liam Cunningham ou Claude Rich (bande-annonce ICI)

 

 

Au rayon des avant-premières, En équilibre (vu par plus de 500.000 spectateurs en France) narre la rencontre de Marc, cascadeur équestre qui perd l’usage de ses jambes dans un accident et de Florence, employée par une compagnie d’assurances qui doit lui faire signer un accord financier. Cette histoire d’amour atypique est portée par Albert Dupontel (à voir bientôt dans le nouveau long de Bouli Lanners) et Cécile de France qu’on nous promet en apesanteur. À vérifier à Flagey, jeudi 11 juin à 21 h 30. (bande-annonce ICI)

 

Pas de grands noms belges, mais pas mal de visages bien connus ici dans des seconds rôles à l’affiche de Kidnapping Mr Heineken qui raconte une histoire vraie, celle du fondateur de la marque de bière Heineken qui, en 1983, se fait kidnapper avec son chauffeur. Ils seront finalement libérés contre une rançon de 35 millions de florins néerlandais, la plus importante jamais payée jusqu’à présent.

Au casting de ce thriller en partie tourné à Bruxelles, Sam Worthington, Anthony Hopkins ou Jim Sturgess.

 

 

 

EN PLEIN AIR

 

C’est une tradition, les projections en plein air gratuites sur la Place Ste-Croix permettent de retrouver de nombreux films belges qui ont fait l’événement au cours des derniers mois. Petite particularité cette année, on y découvrira aussi, en Première Bruxelloise, Mirage d’amour d’Hubert Toint, seulement vu jusqu’ici au Festival international du film d’amour de Mons.

Il s’agit d’une romance, donc, mais dans un minuscule village chilien sous le joug d’un pouvoir autoritaire. Avec une resplendissante Marie Gillain.
La projection aura lieu samedi 6 juin à 22 h 30. Juste après la finale de la Champions League de football… s’il n’y a pas de prolongations entre le Barca et la Juve.
Autant dire que la fanfare du film pourrait être en compétition avec les klaxons des tifosi italiens ou des supporters catalans.

 

 

Les Openair screenings s’ouvriront vendredi 5 avec Deux jours, une nuit (triomphateur des Magritte 2015) et se poursuivront dimanche 7 avec La Famille Bélier et notre François Damiens (plus de 7 millions de spectateurs déjà).
Lundi 8, ce sera Waste Land, un film noir 100% bruxellois avec Jérémie Renier et la sulfureuse Babetida Sadjo; mardi 9, Pas son genre, pétillante comédie romantico-dramatique de Lucas Belvaux avec une sublime Emile Dequenne (Magritte de la meilleure actrice2015 pour ce film); mercredi 10, Alleluia de Fabrice Du Welz (Melies d’or 2014) et jeudi 11, Tokyo Fiancée de Stefan Liberski pour la touche exotique et Pauline Étienne.

 

COURTS

 

Jeudi 11, le BrFF présentera aussi 17 courts métrages. Au menu, trois séances à 18 h 30, 20 h 30 et 22 h 30 avec quelques nouveautés et les classiques de l’année.

 

S’il faut en épingler trois, de manière totalement subjective, on pointera Les Pécheresses, notre favori cette année, Bayard d’or de la compétition internationale à Namur (le grand oublié des Magritte), Le sommeil des Amazones (distingué au BSFF) et Het Paradijs, présenté à la Cinéfondation cannoise et projeté dans toutes les salles lors de la toute récente Nuit du Palmarès.

 

Mais, bien sûr, on ne les pas tous vus. D’autres surprises sont à prévoir.

 

 

 

 

LES EVENTS

 

Traditionnellement le BrFF propose quelques rencontres intéressantes sur les dessous du ciné.

Dimanche 7 à 17 h, l’ASA nous convie par exemple à une rencontre autour des relations entre scénario et montage. Animée par Laurent Brandenbourger et Matthieu de Braconnier (Tous les chats sont gris), elle aura pour invités Yannick Kergoat, monteur, entre autres, des films La vie rêvées des anges, Harry, un ami qui vous veut du bien et Damien Keyeux, monteur, entre autres, des films Les barons, La marche (Magritte 2015), Illégal et Torpédo.

 

Lundi 8 (de 14 à 18h), c’est à un speed dating que les professionnels et aspirants professionnels sont conviés. Le but ? Inciter à la rencontre et favoriser la collaboration entre compositeurs de musique de films, réalisateurs et producteurs de films de fiction et de documentaires belges.

Un jury a sélectionné 10 artistes qui ne demandent qu’à mettre leur talent au service du cinéma belge. Vous êtes réalisateur ou producteur ? Voici une occasion rêvée de faire la rencontre d’artistes talentueux et ainsi donner naissance à de fructueuses collaborations.

 

Le mercredi 10, enfin nous sommes conviés à une initiation au doublage (de 10.00 à 13.00) avec une Master Class publique dirigée par Julie Basecqz et Daniel Nicodeme et mise en son par Auguste Simanzi  tandis que l’après-midi une table ronde abordera le thème de « la direction d’acteurs », de (15.00 à 16.30), avec Frederic Sojcher, Frederic Fonteyne, Isabelle de Hertogh, Michelangelo Marchese, Michaël Bier, Daniel Nicodème, Alain Berliner, Vincent Lannoo, Fabrizio Rongione, …

 

 

LE JURY

 

Comme d’habitude, le jury de la compétition officielle fera la part belle aux artistes belges. Après Fabrizio Rongione ou Hande Kodja, c’est notre égérie, Erika Sainte (doublement à l’honneur donc), le réalisateur Olivier Masset-Depasse (Illégal) ou encore l’inoxydable Wim Willaert qui épauleront l’actrice italienne Antonella Salvucci et le réalisateur français Christian Caron.

 

 

POUR INFOS

Le prix du ticket pour un film est de 7,5€ (6,5€ pour les tarifs réduits)

Tous les Special events (Opening Night, Closing Night, European Focus) sont à 10€

Le Pass pour 5 films est 25€

Et les Openair screenings sont gratuits

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