Bxl/USA
Blind woman singing

Pour sa 6e édition de La Nouvelle Trilogie, Canal Plus France continue sa quête de jeunes talents sur des œuvres originales « sans flic, sans instit, de toubib ou sans juges de province ». Cette année, la musique et la Belgitude font une  entrée tonitruante dans cette case, avec BXL/USA, une comédie belge de chez belge sur fond de variété 70’s. Bonne nouvelle, ce téléfilm tout frais tout chaud nous arrive déjà ce jeudi sur Be TV.

 

Coproduite chez nous par l’omniprésente Nexus Factory et par BeTV qui l’avait aussi préachetée, Cette loufoque comédie est surtout l’occasion de découvrir Patrick Ridremont dans un premier grand rôle, excellente préparation au premier long métrage qu’il tourne actuellement : le très attendu Dead Man Talking. À ses côtés, une fameuse brochette d’allumés: Nicole Shirer qui incarne la maman, Marie Kremer, Achille Ridolfi et… l’ineffable, l’incontournable, l’inévitable Charlie Dupont, mascotte officielle de Cinevox.

 

Outre les acteurs et le réalisateur bruxellois, on trouve aussi dans l’équipe technique quelques pointures bien de chez nous. Comme l’ingénieur du son Jean-François Levillain et le directeur de la photo, Bruno Degrave (photo ci-contre), celui-là même qui filma Bouli Lanners pour notre Grand Écran n°1. Tout est dans tout. Et inversement. C’est notre leitmotiv et il colle bien à la situation.

 

Déjà le pitch laisse rêveur. Jugez plutôt: Gratuite, amie fidèle et dévouée entre toutes, s’occupe de la vieille Florette et lui lit son courrier. Les nouvelles du jour sont mauvaises: l’hôpital informe Florette que ses tests ophtalmologiques sont négatifs et qu’elle va perdre la vue. Pour éluder cette terrible tuile, Gratuite, prise de court, invente à la vieille dame qu’elle est enfin sélectionnée au Global Singer Award, un radio-crochet californien auquel elle postule sans succès depuis plus de 15 ans. Folle de joie, Florette se voit chanter aux States!… Dans l’enthousiasme, elle confie ses économies à son amie pour acheter deux billets d’avion. Un peu honteuse de son mensonge, Gratuite contacte Léopold, le fils de Florette, pour l’informer de l’état de santé de sa mère avec qui il est en froid depuis

longtemps. Après une soirée trop arrosée, Gratuite, Léopold, Ruddy (le pote de Léopold) et le Pakos (un pakistanais de passage) perdent l’argent du voyage. Double cata : Léopold va à nouveau décevoir sa mère et, surtout, il n’apprendra jamais le nom de son père biologique qu’il espérait soutirer en échange de son aide. À moins que… Profitant de la cécité de la vieille dame, le malin mytho met au point un invraisemblable plan pour lui faire croire qu’ils sont aux USA… alors qu’ils n’ont pas quitté la Belgique.

 

Oui, le pitch est gratiné, mais vous vous en doutez, c’est ce qui suit cette mise en bouche qui est carrément loufoque, totalement off the wall, à cheval entre vert pâle et rose bonbon. L’idée est signée Gaëtan Bevernaege, auteur-réalisateur belge vivant à Paris. Pour mettre son fantasme en images, il revient sur ses terres natales, Bruxelles donc.

 

« La Belgique est un pays qui voit les choses en grand », explique-t-il. « Les drugstores ouverts 24H24, des voitures à faire pâlir la couche d’ozone, des maisons à faire rougir les fleurs des voisins… En plissant les yeux et en mâchant une chiquelette à la cannelle, pour peu qu’une ambulance vienne nous cracher son « woOow woOow woOow », on pourrait se croire aux USA : les gratte-ciel du quartier de la CEE, les maisons d’Ixelles qui rappellent les villas de Upper West sur Central Park et les grosses propriétés de Watermael-Boisfort celles de Beverly Hills. Sans parler de la signalétique routière et de Quick qui talonne Mac Donald sur son propre terrain, on peut affirmer que si les USA n’existaient pas, les Américains habiteraient en Belgique. »

 

« L’histoire est drôle, pleine d’émotion et de profondeur », s’enthousiasme Sylvain Goldberg qui coproduit donc ce long métrage avec son inséparable collègue Serge de Poucques. « Les personnages sont humains, fragiles, emportés dans un tourbillon de mensonges, mais pour une bonne cause. La construction dramatique est fluide et bien rythmée. Tous les rôles sont soignés et servent l’histoire. On rit franchement, on est ému aussi et c’est sans doute là le secret d’une vraie bonne comédie. »

 

Et s’il ne fallait qu’une phrase pour décrire ce délire, on retiendrait celle du réalisateur: « BXL-USA est une fable légère sur fond de ciel nébuleux. Comme si « La Merditude des choses » partait en vacances ! »

On a juste quelques doutes sur le qualificatif « légère »…

Mais là n’est pas l’essentiel.  L’important est cette cascade de belgitude qui se déverse actuellement sur l’Hexagone sans renier ses racines. Au contraire. Bxls/USA a été présenté début juin sur grand écran au Max Linder parisien, haut lieu de la culture de chez nous depuis que nous y avons découvert à la St-Nicolas 2009 un certain Mr Nobody qui nous laissa pantois.

 

Belote, rebelote et dix de der ? Réponse ce soir 20h45 sur BeTV. Et si vous êtes malheureusement dans l’impossibilité de profiter de cette première, pas de panique:  cette comédie sera rediffusée 11 autres fois d’ici le 28 août. Soirées délirantes en vue.

 

 

 

[Toutes les photos dans le corps de cet article sont signées Charlie Cantraine qui était accessoiriste de plateau sur le film. Comme il nous a permis de piocher dans sa formidable collection, nous replongerons prochainement dans les coulisses Bxls/USA. On ne va pas se gêner ;-)]

 

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