Dimanches récompensé un Jeudi.

Première excellente nouvelle cannoise pour le cinéma belge : Dimanches, court métrage réalisé par le jeune Valéry Rosier et présenté dans le cadre de la Semaine de la Critique, a été récompensé ce jeudi soir par le Prix Découverte Kodak. Dans la foulée, il a aussi reçu une mention spéciale du Petit Rail d’Or.

Projeté lundi et accueilli avec enthousiasme par la presse et le public présent, Dimanches mélange réalité et surréalisme. À la Belge, serait-on tenté de dire, ce qui est tout sauf un reproche.

Auteur de deux road movies mélancoliques (Yeti et Bonne nuit, ce dernier ayant connu un grand succès dans de nombreux festivals) et coréalisateur de E 411, portrait muet d’un voyageur mystérieux, Valéry Rosier raconte dans ce film les dimanches de plusieurs personnages en plans-séquences larges, tendres, amusés, et discrètement burlesque.

Filmé dans le Hainaut, plus exactement dans la région de Frasnes-lez-Anvaing d’où est originaire la famille du réalisateur, ce court-métrage réunit des habitants du cru qui ne sont en rien des acteurs, professionnels ou amateurs. Cette démarche, voulue par Valéry, lui a imposé une longue préparation. Il a dû approcher ces personnes qu’il voulait voir tourner dans son film, les apprivoiser, leur donner l’envie de collaborer avec lui.

Résultat : une œuvre à moitié écrite, à moitié improvisée selon les circonstances et les opportunités, car le metteur en scène s’est largement inspiré des histoires qu’on lui contait et de ses observations. Au final, il s’agit d’un film de fiction et non d’un documentaire façon Strip-Tease, même si la comparaison a été souvent avancée cette semaine. Un concentré d’émotions aussi, parsemé d’éclairs de drôlerie irrésistible.

Sur le site de la 50e Semaine de la Critique, Valery explique ses influences qui font de Dimanches un court-métrage résolument singulier :   « l’hyperréalisme et le sens de la mise en scène d’un cinéma autrichien, le burlesque d’un cinéma scandinave, la tendresse d’un cinéma italien, la rigueur scénaristique et le décalage d’un cinéma belge. »

Deuxième dans l’ordre des récompenses, le prix Kodak vaut à Valéry Rosier le plaisir de recevoir un montant de 3000 € en pellicule.

 

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