European Film Awards
Le Gamin respire un grand coup !

Suspense à Berlin ce samedi soir ! Le Gamin au Vélo avec ses quatre nominations se positionnait d’emblée parmi les favoris des European Film Awards. Mais Adem, film flamand cité dans la catégorie Discovery, pouvait très bien émerger. Verdict ? Dans un palmarès très œcuménique, les Belges ont à nouveau tiré leur épingle du jour.

 

 

Pour la première fois depuis 2007, les European Film Awards étaient, cette année, remis à Berlin dans un exceptionnel bâtiment aménagé par le designer Jürgen Schmidt. Dans la salle, plus de 1200 invités triés sur le volet. Sur la scène, Ange Engelke, la maîtresse de cérémonie pour la troisième fois en trois ans après des apparitions remarquées en 2009 à Bochum et en 2010 à Tallinn.

Meilleur film, meilleure réalisation, meilleur scénario, meilleure actrice: voilà les quatre catégories dans lesquelles était nommé Le Gamin au Vélo.  L’opposition on s’en doute était de très haut et on imaginait mal un seul film dominer tous les autres… même si nos voisins français espéraient une razzia de The Artist, qui, disons le immédiatement, n’eut pas lieu.

 

Très tôt dans la soirée, tombe la première bonne nouvelle : Jean-Pierre et Luc Dardenne héritent du trophée sanctionnant le meilleur scénario de l’année. Ce n’est pas la première fois qu’on leur reconnait ce talent de raconteur d’histoire. En 2008 à Cannes, Le Silence de Lorna avait déjà été distingué pour son scénario. La bonne nouvelle se répandit à travers l’Europe comme une traînée de poudre, sur Twitter et Facebook, notamment sur notre page, car nous furent les tout premiers Belges, mais oui, à annoncer cet exploit sur le Web. Une constatation anecdotique… mais qui nous amuse beaucoup.

 

À partir de ce moment, deux scénarios se profilaient : un triomphe du Gamin ou une juste répartition des différentes récompenses. Rapidement on comprit que cette deuxième option serait la bonne : Cécile de France abandonnait le titre de meilleure actrice européenne à Tilda Swinton (We need to talk about Kevin). Meilleur film ?  Melancholia de Lars Von Trier que beaucoup auraient vu aussi meilleur réalisateur. Mais dans cette catégorie, c’est sa compatriote danoise, Suzanne Bier (In a Better World ) qui triompha. Un fameux pied de nez à Lars qui avait (sur le ton de la plaisanterie, mais quand même…) déclaré à Cannes que les Juifs étaient des gens extraordinaires…  à part peut-être Suzanne Bier.

 

Nommés quatre fois, les frères ne remportaient donc qu’un prix. Que ? Mais non, ce n’est pas ainsi qu’il faut raisonner. Arracher une nouvelle récompense, européenne, après le Grand Prix Spécial du Jury cannois et l’avalanche de distinctions qui les a salués en Italie cet été, est un nouvel exploit de tout premier plan. Surtout si on y ajoute les 600.000 spectateurs qu’a, jusqu’ici, drainés Le Gamin à travers l’Europe. Un vrai, grand et beau succès public !

 

Un autre film belge, flamand celui-là, pouvait revendiquer le titre d’European Discovery 2011 : Adem. Un titre convoité, puisque remis par la critique européenne. Envisageable ? Mais oui. Réaliste ? Bien sûr puisque ce bol d’Oxygène sortit grand vainqueur d’un duel au sommet qui l’opposait notamment au Michael de Markus Schleinzer. Une superbe reconnaissance pour ce premier long métrage d’Hans Van Nuffel qui a remporté, au Festival de Montréal… 2010,  le Grand Prix des Amériques et le Prix œcuménique.

 

De plus en plus, les European Film Awards se positionnent comme des Oscars européens crédibles et alléchants. La cérémonie fort réussie qu’on a pu suivre hier ne fait que concrétiser davantage cet espoir et ce rêve. Voir deux films belges ainsi récompensés dans un contexte aussi relevé est un formidable bonheur. Qui, nous l’espérons, poussera le public d’ici à s’intéresser d’encore un peu plus près à SON cinéma.

 

 

Les photos officielles sont signées Franziska Krug / action press

 

Check Also

#PODCAST: Les Rituels de Claude Schmitz

« Intrinsèquement, tout ça n’a surement aucun sens, mais c’est beau d’en inventer un. » Inventer un …