Les Tribulations d’une caissière
Noël en juillet

Il neige sur la ville comme il rit dans nos cœurs. Grâce à la magie du DVD, vivre un conte de Noël en plein mois de juillet n’est pas une incongruité : Les Tribulations d’une caissière vous attendent au rayon DVD de votre supermarché. Et au moment de régler la note, n’oubliez pas de sourire à la dame qui encode vos achats.

 

 

Premier long métrage réalisé par le Français Pierre Rambaldi (plutôt producteur d’habitude), Les Tribulations d’une caissière est inspiré du livre d’une certaine Anna Sam, grand succès de librairie en 2010, lui-même adapté d’un blog. La jeune femme fut, en effet, remarquée par l’éditeur Stock grâce à ses diatribes virtuelles, drôles et militantes, qui attiraient chaque jour de nouveaux lecteurs amusés par sa démarche. Surtout des lectrices d’ailleurs.

 

Du journal d’Ana, le film ne conserve que le contexte. Le reste, le scénariste Michel Siksik l’a imaginé avec une seule intention : en faire un conte de Noël et capter l’intérêt des fans de Bridget Jones ou des Desperate Housewives. La formule magique : une histoire avec des bons et des méchants, quelques copines, une impossible (?) idylle amoureuse et une image léchée pleine d’ambiance et de neige.

 

Le pitch? Simple, direct, efficace. À l’américaine. Après avoir dû abandonner ses études de lettres, Solweig est forcée d’accepter les jobs qui se présentent. Elle devient donc caissière. Ses journées se résument aux bips de la caisse enregistreuse, aux produits à soulever, aux « bonjours » et « au revoir » adressés à des clients qui ne répondent pas toujours. Sous le regard lubrique d’un chef de service qui rôde, innommable concentré de vices et de perversités. Dans cet univers impitoyable, Solweig a deux armes pour survivre : ses copines caissières et un sens de l’humour désabusé. Une fois rentrée chez elle, elle sort le clavier et rédige un blog qui devient vite un phénomène numérique qui va déclencher à travers tout le pays un irrésistible mouvement social.
Son existence professionnelle est tristounette, sa vie amoureuse est terne aussi. Jusqu’au soir où son destin croise celui de Charles. Le jeune homme tombe aussitôt sous son charme. Mais il ignore encore qu’ils ne sont pas du  moooonde. Ça pose problème? Ça pourrait, oui.

 

 

Les fanas du livre l’ont déjà compris: cette transposition prend beaucoup de liberté avec le matériau d’origine. Ana Sam ne s’en offusque pas. Loin de se sentir trahie, elle s’est fendue sur son blog (toujours accessible ICI) d’une petite analyse forcément intéressante : ce n’est pas tous les jours qu’on a sur un film le point de vue de l’auteur original.

 

 » J’ai beaucoup appréhendé ce moment de visionnage, car même si j’ai lu les versions successives des scénarios (j’ai dû en voir passer 5 ou 6 je crois), si j’ai assisté à quelques journées de tournage, si j’avais vu des rushs (comprenez des bouts du film montés de moins de 30 secondes) il y a déjà quelques mois, ce moment où le film prend naissance sous vos yeux est forcément à part et diffère de l’image qu’on se projette quand on lit le scénario dans sa version papier. (…) En fait, on est transporté par l’ensemble et pour une fois je n’ai pas vu le temps passer pendant le film (ce qui est plutôt rare pour moi, j’ai plutôt tendance à regarder ma montre tous les 1/4 d’heure). »

 

Coproduit en Belgique par Nexus Factory (Dead Man talking), Les Tribulations d’une Caissière fut en partie tourné à Waterloo dans un magasin Carrefour entre deux journées de travail, au fil des nuits donc. Deux de nos comédiens phares y occupent des rôles en vue.

 

 

En petit chef odieux, Jean-Luc Couchard revient avec bonheur à ses fondamentaux. Ce qui a l’heur de le faire rire : « C’est vrai que c’est un rôle taillé sur mesure pour moi, » confirme-t-il. « Déjà sur le papier, le personnage était insupportable, mais j’y ai ajouté quelques petites touches très personnelles qui le rendent… encore plus épouvantable. Comme dans la scène de l’urinoir. Vous verrez…  J’espère ne dégoûter personne… (tel une hyène dessinée par Tex Avery, il ne peut s’empêcher de ricaner). »

 

 

Face à ce nazillon de supérette, Déborah François organise la révolte des masses laborieuses et trouve ici un personnage qui la propulse dans la catégorie des stars féminines sur lesquelles on construit des projets à l’attention du grand public.  Dans cette division, on avait jusqu’ici Cécile De France et Virginie Efira; voire Marie Gillain et Émilie Dequenne. On parierait bien aussi sur Marie Krémer pour se faire une place au soleil. L’intouchable Yolande Moreauest hors compétition, officiant dans un créneau plus alternatif.

 

Convaincus par le potentiel de Déborah, les producteurs du très prometteur Populaire n’ont d’ailleurs pas attendu la sortie des Tribulations pour lui confier le rôle principal de leur pétillante comédie, destinée à devenir un succès au box-office. Un pari ? Une réussite déjà

 

 

Le DVD que vous pouvez naturellement remporter ICI est distribué en Belgique par Belga.

 

 

 

Check Also

« Pina », l’inédit de Tout Court

Au programme de Tout Court aujourd’hui, Pina de Jérémy Depuydt et Giuseppe Accardo, Grand Prix …