Le nouvel ADN de la postproduction belge

Lorsque les frères Dardenne remportèrent leur première Palme d’or en 1999 avec Rosetta, une constatation se fraya rapidement un chemin jusqu’aux oreilles des décideurs belges : oui, la Belgique peut compter sur de brillants réalisateurs capables de décrocher des prix dans les plus grands festivals … mais il n’existe pas chez nous une industrie technique structurée susceptible de permettre aux nombreux techniciens sortant chaque année des (excellentes) écoles belges de s’exprimer.

Malheureuse conséquence: ces talents sont donc condamnés à s’exporter ou à changer de filière.

 

À cette époque, la Communauté française était déjà très active dans l’aide à la production, présente aussi pour la promotion des films, notamment en festivals.
De cette constatation, naquirent alors en Wallonie et en Flandre des fonds régionaux destinés non pas à soutenir stricto sensu des longs métrages nationaux comme on le croit trop souvent, mais à booster l’industrie technique en provoquant un appel d’air qui donnerait envie à des producteurs étrangers de venir travailler (au moins un peu) en Belgique.

 

 

L’idée de base était de renverser le sacro-saint principe de coproduction : à ce petit jeu, jusque-là, c’étaient surtout les Belges qui s’expatriaient.

 

Rapidement, la nouvelle attractivité proposée par Wallimage par exemple pousse des producteurs français à décentraliser une partie de leur travail chez nous. La création en 2003 du Tax Shelter renforça largement la tendance. Depuis lors, la demande est en constante augmentation et des sociétés spécialisées dans la postproduction cinématographique (image et son), dans la location de matériel aussi, s’ouvrent un peu partout. Avec plus ou moins de bonheur. Only the strong survive !
C’est là que le mécanisme du Tax Shelter, parfois controversé pour quelques potentiels excès, s’avère indispensable. Surtout face au crédit d’impôt français et au fonds luxembourgeois, également très efficaces.

 

 Studio l’Equipe Wallonie est une jeune société créée en 2009 par Studio l’Equipe (Bruxelles) en vue de renforcer sa position sur le marché de la post-production et dans le but de répondre à la demande de sa clientèle pour qu’un studio de mixage DOLBY voit le jour en Wallonie.

 

 

La stratégie globale a été couronnée de succès:  en 2014, la Belgique dispose d’une véritable industrie composée en partie de sociétés nées chez nous, en partie de filiale belge de groupes étrangers. Filiales où travaillent néanmoins des techniciens belges. Ce qui était l’objectif.

 

Tout cela pour dire qu’à côté des sociétés actives au Pôle image de Liège, des studios L’équipe, de la stucture Dame Blanche et de multiples studios indépendants comme Dreamwall/Keywall ou Digital Graphics bien sûr (liste absolument non exhaustive), on note l’arrivée d’un nouveau player puisque AdnStudio lance son département AdnCinema.

 

le labo d’ADN

 

La structure est entièrement dédiée à la post-production de fiction, de la création du workflow au mastering, DCP, en passant par le montage, l’étalonnage et les effets spéciaux.

 

AdnStudio n’est pas vraiment un nouveau venu : cette société de post-production audiovisuelle opère en Belgique depuis 15 ans, mais elle propose dorénavant à ses clients des services de montage, d’étalonnage, d’effets spéciaux et de mastering, le tout dans un environnement confortable d’une superficie de 500m2.

 

 ADN montage

 

Cette nouvelle branche de la société qui regroupe tous les éléments nécessaires à la post-production « fiction ». De la consultance en production à la création du workflow, du montage en multi-session (8 salles en réseau) à l’étalonnage cinéma (2K-4K) en salle de projection avec projecteur cinéma Barco DP2K jusqu’à la finalisation du métrage en DCP encrypté.
Elle est ouverte à tous les producteurs de courts et longs métrage, de séries de fiction en Europe. AdnStudio est une société éligible au Tax Shelter et aux fonds Bruxellimage.
Sa petite sœur basée à Paris, AdnFrance, permet également de faciliter les collaborations avec les productions françaises.

 

Une des salles de projections d’ADN

 

Soucieux de se faire connaître, AdnStudio a décidé de doter deux prix au festival international du film francophone : le « Prix du meilleur court-métrage » et le « Prix de la meilleure photographie »

Ces deux récompenses seront remises au réalisateur et directeur photo qui se verront offrir les services d’étalonnage et de finalisation DCP chez AdnStudio, département Cinéma sur leur prochaine réalisation.

 

 

Le premier gros projet mis en chantier à Bruxelles est assez réjouissant : AdnStudio a eu le plaisir d’accueillir The Missing, la série produite par la BBC et co-produite par CZAR, avec notamment Émilie Dequenne et des tas d’autres comédiens d’ici. L’équipe anglaise de post-production a travaillé plusieurs semaines en session parallèle de montage. La diffusion est prévue en novembre 2014 sur BBC et TF1.

 

Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez jeter un coup d’œil sur le site internet du studio.

 

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