La Tête la Première : ACID améliné

Le Festival de Cannes est une hydre aux multiples têtes. Il y a la Sélection Officielle qui abrite la compétition, les films hors compétition et Un Certain regard. Mais aussi La Quinzaine des Réalisateurs ou la Semaine de la Critique, les sections annexes les plus fameuses. Depuis cette année, le public belge a fait connaissance de l’ACID, grâce à la sélection de La Tête la Première le premier long métrage d’Amélie van Elbmt.

 

L’ACID, c’est une association de cinéastes qui aide à la diffusion en salles de films indépendants et favorise la rencontre entre ces films, leurs auteurs et le public.  Son fonctionnement original, très altruiste, est assez formidable : chaque année, les artistes de l’ACID accompagnent une trentaine de longs métrages, fictions et documentaires, dans plus de 150 salles indépendantes et dans les festivals en France et à l’étranger. Parallèlement à la promotion des œuvres auprès des programmateurs, au tirage de copies supplémentaires et à l’édition de documents d’accompagnement, l’ACID renforce la visibilité de ces films par l’organisation de nombreux événements. Une belle démarche positive, altruiste et volontariste.

 

 

Afin d’offrir une tribune aux jeunes talents, l’ACID est donc également présente depuis seize ans au Festival de Cannes avec une programmation parallèle de 9 films. La plupart n’ont pas de distributeur. Depuis sa création, l’ACID a donc promu plus de 500 films.

 

On pourrait croire que cette démarche n’attire pas le public. C’est tout le contraire. Regardez pour vous en convaincre les photos de la projection de La Tête la Première qui a fait le buzz au point d’être complète bien avant l’heure.

 

 

Amélie, David Murgia, son acteur principal, le chef opérateur Nicolas François et Frédéric de Goldschmidt, le producteur qui a permis à la réalisatrice de boucler son budget de postprod, ont ainsi goûté aux joies de la projection publique devant une salle comble.  Émotions garanties. Et tremplin idéal surtout avec un film aussi frais et réussi.

 

 

Une autre satisfaction d’Amélie vient du soutien affiché des gens qu’elle admire qui ont pourtant un sens critique bien développé. Jacques Doillon a été surpris de la force film qu’il a beaucoup aimé et Christophe Ruggia va jusqu’à le défendre sur sa page Facebook.

C’est très important pour Amélie qui a précisément eu envie de faire du cinéma en découvrant Les Diables, réalisé par Christophe. Ce fan de Léos Carax met en parallèle le dernier fim du très rare réalisateur français et le premier d’Amélie:

 

« Léos Carax avait vingt-quatre ans quand  Boy Meets Girl a été montré à la Semaine de la critique à Cannes… (et pour l’anecdote, j’avais dix-neuf ans et j’étais dans la salle, bouche-bée)

Aujourd’hui, pendant qu’il sidérait le festival avec son Holy Motors , une réalisatrice de vingt-cinq ans, Amélie Van Elmbt présentait à son tour son premier film : La Tête la Première, à l’ACID, à Cannes elle aussi..

 

C’est là le double / rôle d’un festival : découvrir et consacrer… Et peut-être que cette année, il y a un peu trop de « consacrés » (des fois contestables, d’ailleurs, question de goûts…) et pas assez de découvertes, en tout cas c’est ce que je pense… Mais pas aujourd’hui ! Aujourd’hui il y a la reconnaissance du génie de cet enfant du cinéma qu’est Carax (et que j’ai toujours chéri pour ça), et la découverte du cinéma d’Amélie…

 

Comme j’ai eu la chance de voir La Tête la Première, avant les « cannois » (et toc !), et que je l’ai beaucoup aimé, je suis particulièrement heureux de saluer la présence de cette toute jeune réalisatrice à Cannes (sans vouloir en rajouter dans les polémiques, on sait qu’elles sont peu nombreuses cette année… comme les jeunes, d’ailleurs…) et je souhaite à Amélie, du fond du cœur, d’avoir une belle vie dans le cinéma ! Ça n’a malheureusement pas toujours été le cas pour Léos… Une raison de plus pour se réjouir de cette journée ! »

 

Formidable hommage, non?

 

 

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