L’agenda des sorties : coproductions et acteurs belges [25/03]

Quels sont les films à l’affiche? Ceux qu’on annonce?

Si vous voulez aller au  ciné ou planifier des sorties, voilà des questions existentielles qui doivent trouver une réponse rapide.

C’est pourquoi Cinevox propose deux rendez-vous réguliers; des articles qui sont mis à jour, au fur et à mesure que de nouvelles dates viendront s’ajouter à notre calendrier.


Au menu: les films belges (voir ICI), mais également les coproductions et les longs métrages étrangers dans lesquels apparaissent des comédien(ne)s belges.

C’est le sujet de cet agenda-ci.

 

[Édition du 25 mars 2015 ]

 

 

 

 

Journal d’une femme de chambre est une nouvelle version du film réalisé en 1964 par Luis Bunuel. Ou plutôt du roman français d’Octave Mirbeau publié en 1900.

Présenté en Sélection Officielle (Compétition) au récent Festival de Berlin, ce nouveau long métrage de Benoit Jacquot met en scène Léa Seydoux, Vincent Lindon, Vincent Lacoste et la Belge Mélodie Valemberg. Il est d’ailleurs coproduit chez nous par les films du Fleuve des frères Dardenne.

Comme la précédente adaptation, le film nous plonge donc au début du XXe siècle, en province. Très courtisée pour sa beauté, Célestine est une jeune femme de chambre fraîchement arrivée de Paris au service de la famille Lanlaire. Repoussant les avances de Monsieur, Célestine doit également faire face à la très stricte Madame Lanlaire qui régit la maison d’une main de fer. Elle y fait la rencontre de Joseph, l’énigmatique jardinier de la propriété, pour lequel elle éprouve une véritable fascination.

Le film sera sur les écrans belges mercredi prochain (le 1er avril) et sa bande-annonce est à voir ICI

 

 

Changement de ton complet dès la semaine suivante. Un glissement pas vraiment étonnant puisqu’on sera alors en plein milieu des vacances de Pâques, moment privilégié pour proposer aux enfants (petits et moins jeunes) des films qui leur sont en priorité destinés. C’est donc le 8 avril que nous arrivera Pourquoi j’ai pas mangé mon père, coproduit chez nous par Nexus Factory en tandem avec uMédia. Ce film d’animation de Jamel Debouze raconte l’histoire trépidante d’Edouard, fils aîné du roi des simiens (les préhumains), qui, considéré à sa naissance comme trop malingre, est rejeté par sa tribu. Il grandit loin d’eux, auprès de son ami Ian, et, incroyablement ingénieux, il découvre le feu, la chasse, l’habitat moderne, l’amour et même… l’espoir. Généreux il veut tout partager, révolutionne l’ordre établi, et mène son peuple avec éclat et humour vers la véritable humanité… celle où on ne mange pas son père.

Jamel s’occupe de la voix du personnage principal dans ce délire où on entendra aussi sa compagne Mélissa Theuriau ou Arié Elmaleh. Des voix enregistrées à Bruxelles au studio L’Équipe.

 

Bande-annonce ICI

 

 

Le même jour, presque un an après son passage au Festival de Cannes (Un certain Regard), Cineart distribuera Lost River, premier long métrage réalisé par Ryan Gosling. Un film américain avec des acteurs américains… mais aussi un petit Belge. Non, pas un comédien pour le coup, mais Benoit Debie, directeur de la photo des trois premiers longs métrages de Fabrice Du Welz ou d’Irréversible, très prisé aux États-Unis puisqu’il a déjà assuré la photo des spectaculaire The Runaways et Spring Breakers.

Dans une ville qui se meurt, Billy, mère célibataire de deux enfants, est entraînée peu à peu dans les bas-fonds d’un monde sombre et macabre, pendant que Bones, son fils aîné, découvre une route secrète menant à une ville engloutie. Billy et son fils devront affronter bien des obstacles pour que leur famille s’en sorte.

Film étrange, à la limite du fantastique, il sera sur les écrans le 8 avril et sa bande-annonce est ici :

 

 

Le 15 avril, Matthias Schoenaerts nous reviendra… sous l’uniforme allemand.

Nous sommes dans la campagne française en 1940. Laissée sous la supervision de sa belle-mère dominatrice (Kristen Scott-Thomas) alors que son mari qu’elle n’a jamais vraiment aimé part à la guerre, Lucille (Michelle Williams), n’a d’autre évasion que son piano. Mais belle-maman a tendance à considérer qu’elle n’a pas le droit de s’accorder ce petit plaisir tant que son fils sera absent et en danger.

Lorsqu’un officier allemand (Matthias, donc) est assigné dans la résidence où Lucille habite, c’est le coup de foudre. Le gradé est un compositeur lettré et sensible et l’attraction qui relie les deux êtres qui se retrouvent dans la musique est immédiate. Et irrépressible?

Très stylé, le nouveau long métrage de Saul Dibb est une franche réussite, largement filmée chez nous d’ailleurs. On en reparle très en détail la semaine prochaine.

 

La bande-annonce est ICI

 

 

Vous êtes fan d’Olivier Gourmet? Vous aimez le cinéma de Pierre Jolivet? Vous allez être servis. Le 29 avril, nous arrive Jamais de la vie, la première aventure commune de ces deux immenses talents.

 

Franck, un gardien de nuit au statut précaire bosse dans un centre commercial de banlieue. Désenchanté, il s’ennuie : son passé sans doute un peu trouble est loin derrière lui et son avenir est définitivement bouché comme le lui précise un employé de Pôle Emploi qui calcule la misère qu’il recevra le jour de sa retraite. Une promesse de déroute.

Une nuit, sur le parking du centre commercial qu’il surveille, il aperçoit un gros SUV sombre. Instinctivement, il sent que quelque chose de très louche se prépare…

Va-t-il laisser faire les choses ou tenter de s’immiscer dans la marche des événements qu’il pressent?  Et si ce hasard était pour lui l’occasion de reprendre sa vie en main?

Franck c’est Olivier Gourmet et s’il y a d’autres comédiens au générique de ce film noir très émouvant (dont notre compatriote Marc Zinga), il faut bien avouer qu’on ne voit quasi que lui de bout en bout.

Dire que l’acteur namurois signe là une prestation mémorable est en dessous de la vérité. Avec une densité digne de celle qu’il offrait dans le Fils ou dans L’Exercice de l’état, pour ne citer que deux films où il était déjà omniprésent, il occupe tout l’espace, grande carcasse taciturne, martyrisée par une vie sans pitié.

Un très grand film ancré dans son époque qu’on vous conseille avec d’autant plus de force qu’il risque hélas de passer inaperçu dans le flot continu des sorties. Ce serait terriblement injuste !

 

Lire ICI

 

Mai, c’est évidemment le mois du Festival de Cannes, des films qui tomberont tout à coup sous le feu des projecteurs pour une sortie rapide dans la foulée de la fête méditerranéenne ou pour une arrivée plus travaillée à la rentrée.

Peu de logs métrages sont pour l’instant planifiés pour cette période et aucun qui entre dans le cadre de cet article.

 

On file donc en juin où Nicolas George des films du Carré a décidé de prendre le taureau par les cornes et de distribuer lui-même Être de Fara Sene tourné à Liège avec une foule d’acteurs belges parmi lesquels (mais ce ne sont que quelques exemples) : Sophia Leboutte, Stéphanie Van Vyve, Benjamin Ramon, Astrid Whettnall, Mathilde Rault, David Murgia, Eric Larcin, Pierre Nisse, Anne-Pascale Clairembourg…

Être est un film choral. Mieux : un film puzzle d’une grande générosité avec tous ses personnages.

François, est au bout du rouleau. Il ne supporte plus son travail de policier et sa vie conjugale avec une épouse très dépressive. Son fiston est sa seule lueur dans un univers très gris.

Mohammed veut quitter sa cité par tous les moyens. Pas facile avec une femme enceinte, sa mère victime de la maladie d’Alzheimer et sa sœur qu’il a perdue de vue.

Ester n’arrive pas à accepter sa condition de fille adoptée. Elle rêve d’évasion. Au grand dam de celle qui l’a recueillie et qui n’excelle pas dans sa tâche de maman.

Christian veut aussi laisser son village et la boulangerie familiale dans laquelle il travaille. S… vit dans la rue et traîne dans son sac les fantômes de son passé. Son horizon? Le bitume et la grisaille.

En l’espace de dix-huit heures, le destin de tous ces gens ordinaires va se croiser, puis basculer. Irrémédiablement.

Comme vous le savez (lire ici), nous avons découvert le film au FIFF namurois et nous l’avons adoré. Nous salivons à la perspective de vous le présenter. En happening, sans doute. En attendant, il sera visible hors compétition, dans la section thriller du prochain BIFFF. Mais oui…

 

La bande-annonce est à voir ici

 

 

Le 1er juillet, nous arrivera déjà Les Profs 2, tourné il y a très peu de temps, en partie en Belgique. Pas de surprise: les producteurs ont décliné la formule qui a fait le succès du premier volume, adapté, rappelons-le, d’une série de bandes dessinées

Les pires profs de France débarquent en Angleterre pour une mission ultrasecrète. Avec Boulard, le roi des cancres, ils sont parachutés dans le meilleur lycée du pays et vont appliquer leurs célèbres méthodes sur la future élite de la nation.

L’enjeu est énorme : de leur réussite dépendra l’avenir du Royaume tout entier…

Cette année : aux meilleurs élèves, les pires profs quand même !!!
Pierre-François Martin-Laval, dit PEF est toujours aux commandes avec au casting Kev Adams, Isabelle Nanty et Didier Bourdon…

 

 

Le 8 juillet Jean-Pierre Améris nous propose Une famille à Louer avec Benoit Poelvoorde et Virginie Efira.

Paul-André est un homme timide et plutôt introverti. Riche mais seul, il s’ennuie profondément et finit par conclure que ce dont il a besoin, c’est d’une famille. Violette, jeune femme pleine de peps, est menacée d’expulsion et a peur de perdre la garde de ses deux enfants. Paul-André lui propose alors de louer sa famille, en tout bien tout honneur, contre le remboursement de ses dettes, pour qu’il puisse enfin goûter, à l’essai, aux joies de la vie familiale ! Pour le meilleur et pour le pire…

Benoit avait déjà joué sous les ordres d’Améris dans Les Émotifs anonymes. Il avait aussi partagé le plateau avec Virginie Efira dans Mon Pire Cauchemar.

Nous vous avions déjà parlé du film juste avant le tournage. Lire ICI

 

 

À partir de la rentrée, peu de films sont officiellement datés en Belgique. Seuls les blockbusters anglo-saxons ou certaines comédies porteuses des espoirs de leur distributeur sont annoncés six mois à l’avance. Néanmoins, quelques films qui nous intéressent pour divers raisons sont déjà programmés.

 

 

Olivier Gourmet est un de nos acteurs les plus prolifiques. On le retrouvera en octobre dans la nouvelle version de Madame Bovary mise en scène par Sophie Barthes avec aussi Mia Wasikowska , Paul Giamatti ou Ezra Miller…

 

Dans la Normandie du XIXème siècle, Emma, la jeune fille romantique du propriétaire d’une ferme à cochons épouse un médecin de campagne (Charles Bovay). Pour échapper à l’ennui de son mariage, elle se jette à bras ouverts dans une liaison avec un séduisant noble (Marquis d’Andervilliers), puis avec un clerc de notaire en études (Léon).

Eprise de mode et de belles choses, Emma endette son foyer de plus en plus auprès d’un commerçant de Yonville. Emma connaîtra une fin qui souligne le caractère profondément tragique de cette femme de son temps.

 

Le film est coproduit en Belgique par Left Field Ventures et Scope Pictures.

 

 

 

 

Ainsi, malgré son titre, Avril et le monde truqué sortira le 14 octobre. Construit dans un contexte alternatif assez étonnant le film est conforme à l’univers de Tardi qui l’a imaginé : la fascination de l’auteur pour les personnages excentriques, une architecture omniprésente et décalée, des machines absurdes… Tour surprend. Loin de se contenter d’un préalable déjà envoûtant, les scénaristes y ont greffé une aventure rocambolesque qui emprunte aussi à Edgard P.Jacobs.

Le film mêlera animation traditionnelle, 3d et compositing. Certaines scènes ont même été filmées avec des acteurs avant d’être dessinées et animées.

Le casting vocal est assez explosif puisqu’outre Marion Cotillard, la production s’est assuré les services de Bouli lanners, Olivier Gourmet, Jean-Paul Rouve ou Jean Rochefort.

Le pitch?

Dans une France de 1941 endormie au XIXe siècle, régie par le vapeur et Napoléon VI, où les savants s’évanouissent mystérieusement, une jeune fille, Avril, part à la recherche des ses parents, scientifiques disparus. Aventures, Humour… et Vapeur !

Les Belges de Need et Digit anima (Arnaud Demuynck) coproduisent ce film très ambitieux avec la France et le Canada.

 

 

 

Le même jour sortira une des grosses comédies françaises de la fin d’année, coproduite chez nous par Artemis : Les Nouvelles Aventures d’Alladin repose avant tout sur les épaules de Kev Adams, mais Jean-Paul Rouve et Eric Judor sont aussi à l’affiche de ce premier long de l’acteur Arthur Benzaquen.

Sam et Khalid, deux jeunes escrocs, préparent un coup dans un grand magasin le soir du 24 décembre. Déguisé en Père-Noël pour mieux se fondre dans le décor, Sam est pris à parti par des enfants qui lui réclament une histoire. Afin de ne pas attirer l’attention, Sam se lance alors dans le récit d’Aladin et la lampe merveilleuse… Enfin, dans SA version du conte des mille et une nuits, dans laquelle il incarne, lui-même, le prince des voleurs. Tout ça bien sûr avec de l’aventure, de la magie et beaucoup d’humour !

 

 

Sans certitude absolue, trois autres films sont a priori attendus en décembre.

Les Cowboys de Thomas Bidegain avec François Damiens partira d’un rassemblement country western quelque part dans l’est de la France. Alain est l’un des piliers de cette communauté. Il danse avec Kelly, sa fille de 16 ans sous l’œil attendri de sa femme et de leur jeune fils Kid. Mais ce jour-là Kelly disparaît. La vie de la famille s’effondre. Alain n’aura alors de cesse que de chercher sa fille, au prix de l’amour des siens et de tout ce qu’il possédait. Le voilà projeté dans le fracas du monde. Un univers en plein bouleversement où son seul soutien sera désormais Kid, son fils, qui lui a sacrifié sa jeunesse, et qu’il traîne avec lui dans cette quête sans fin.

Il s’agit du premier long de Bidegain, scénariste très réputé (Un prophète, de rouille et d’os, la famille Bélier avec Victoria Bedos)

 

 

Beaucoup de tension aussi au programme d’A Bigger Splash de Luca Guadagnino avec Tilda Swinton, Ralph Fiennes et… Matthias Schoenaerts.

Un couple élégant et sophistiqué passe des vacances romantiques dans une villa sur l’île de Pantelleria en Italie. Mais la visite impromptue d’un vieil ami accompagné d’une séduisante jeune fille va venir semer le trouble.

Le pitch vous dit quelque chose? Normal ! Il s’agit en fait d’un remake de … la Piscine de Jacques Deray avec (en 1969) Alain Delon, Romy Schneider, Maurice Ronet.

 

 

On annonce aussi autour des fêtes Moonwalkers, le délire coproduit par Nexus qui vient d’être présenté en Première mondiale au festival américain SXSW.

Le scénario est totalement halluciné : un agent américain un peu givré est envoyé en Angleterre pour rencontrer… Stanley Kubrick. Nous sommes en juillet 1969 et la CIA a très peur que la mission Apollo ne puisse se poser sur la lune. Elle décide donc de mettre en scène un faux alunissage par le réalisateur de 2001, l’Odyssée de l’Espace. Juste au cas où…

Évidemment, tout va partir en vrille sur fond de rock psyché, de substances illicites et de petites magouilles entre dangereux truands prêts à tout.

 

Initié et porté en France par la société Partizan Films (Georges Bermann), producteur historique de Michel Gondry, Moonwalker a été réalisé par Antoine Bardou-Jacquet sur un scénario de Dean Craig, mais le casting est anglo-saxon. Il est emmené par l’Américain Ron Perlman (Hellboy, la série Sons of Anarchy), Rupert Grint (Ron Weasley dans la série Harry Potter) et Robert Sheehan repéré dans la série The Misfits ou la trilogie Red Riding (d’après l’œuvre de David Peace).
Plus la délicieuse Erika Sainte et un étonnant Tom Audenaert, dans des rôles-clefs. On ne vous dit que ça….

Un beau cadeau de Noël en perspective.

 

 

 

Difficile d’être exhaustifs dans un tel exercice de haute voltige que personne n’a tenté ici. Si vous pointez des films qui nous ont échappé, merci de nous envoyer un petit mail à redaction@cinevox.be.

 

 

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