Miss Mouche : L’œil du témoin.

Nina a tout juste 12 ans. Elle sort de l’enfance, mutine et curieuse. L’adolescence se profile à l’horizon ce qui ne semble pas l’inquiéter outre mesure. C’est une jeune fille épanouie qui a une passion plutôt étrange, cependant: les mouches!

Fan de nouvelles technologies, elle va jusqu’à leur consacrer un blog sur le Net. Lorsque son père lui offre un GSM sophistiqué, elle se découvre une vocation inattendue : voleuse d’images et de petits moments de vie. Paparazzi à domicile, elle va traquer tout son entourage, enregistrant des scènes qu’elle n’aurait pas dû voir et encore moins immortaliser.

Nous sommes en pleine crise des subprimes et ses parents, entrepreneurs peu avertis ont bien du mal à faire face à leurs obligations.

Petit à petit, dans ce contexte de crise, des décisions vont se prendre, des secrets se  révéler et le vernis familial se lézarder.

 

 

 

Produit par les Cinéastes Associés (et Climax), Miss Mouche est le 4e volume d’une série de films à micro budgets.

Comme la vague Dogma qui fit fureur en Scandinavie dans les années 90, ces productions s’imposent des contraintes, notamment budgétaires : le budget doit osciller entre 140.000 et 280.000€.

Une aubaine pour Bernard Halut qui propose son scénario et devient lauréat du concours Microbudget de Cinéastes Associés 2008.

 

Bernard n’est pas un inconnu. Créateur du mythique Bla-Bla à la RTBF, il a écrit pour cette émission près de 1500 scénarii de 12’ et 2 téléfilms de 52’. Il a aussi mis en en scène la comédie musicale Bla-Bla, à Louvain-la-Neuve en décembre 2009.

 

Scénariste et réalisateur pour des séries de dessins animés, il est spécialiste du développement et de la réalisation en studio virtuel temps réel (comédiens réels en décors virtuels créés en images de synthèse 3D). À la RTBF, il travaille dans le secteur de l’info. Pour le cinéma Il a réalisé des courts-métrages de fiction, dont Fritemania (Singe d’or au Festival de Mons en 1991) et des publicités (Lexus, 3 Suisses, Fédération belge de Tennis, etc.).

 

Pour mettre en image son scénario très intimiste, il se tourne vers des acteurs qu’il connaît et apprécie, ces comédiens que les amateurs de théâtre identifieront au premier regard : Bernard Cogniaux, Valérie Bauchau, Thierry De Coster et Chantal Pirotte ont tous une belle carrière sur les planches. Mais l’héroïne de son film bien que, par la force des choses, souvent hors champs est la jeune Mona Jabé, qui jusque-là n’était encore apparue qu’une seule fois à l’écran. Dans Oscar et la Dame Rose.

 

Miss Mouche a connu en Belgique une sortie atypique orchestrée autour d’une programmation quasi résidentielle à Flagey pour ensuite rejoindre d’autres salles d’un circuit plutôt estampillé Art et Essai. 

 

Ça ne l’a pas empêché de se maintenir assez longtemps à l’affiche et de recevoir de la part des médias un concert de louages : « La fascinante galerie des ovnis cinématographiques made in Belgium s’enrichit d’une nouvelle petite perle aussi riche en idées que pauvre en budget », écrivait Louis Danvers dans le Focus Vif.  » Bernard Halut, dont c’est le premier long métrage après une trajectoire l’ayant vu créer le programme télévisé Ici Bla-Bla, y propose un puzzle visuel et humain, à partir des scènes filmées par une adolescente avec son téléphone portable.  »

 

 

 » Exploration à la fois poussée et décalée de l’utilisation des technologies par le grand public, Miss Mouche a le bon goût de ne jamais adopter de discours moralisateur ni de confondre le tragique avec le pompeux, » confirmait « Télé Moustique. « À l’image de l’excellente Mona Jabé, déjà vue dans Oscar et la dame rose d’Éric-Emmanuel Schmitt. »

 

« Entre passé et réalité prise sur le vif », entérinait L’Avenir,  « Miss Mouche fait mouche. Bernard Halut nous fait voyager dans les méandres de l’esprit de Nina (…), dans sa quête d’identité. Un joli défi pour un drame bien dans son temps, avec des habitués de la scène belge.  »

 

 

La Trois diffuse le film ce mercredi à 21h05. C’est l’occasion de vérifier le bien fondé de ces critiques enthousiastes et aussi de découvrir le principe des micro budgets qui a donné ensuite le formidable Yam Dam de Vivan Goffette, prix Cinevox au FIFF 2013 qui sortira dans les salles belges à la rentrée.

 

Check Also

Découvrez le jury pro des « Young Talent Awards » 

L’attente des réalisateurs en herbe est presque terminée. Puisque c’est ce 14 décembre qu’à côté …