La véritable histoire de Nafissatou

Nafissatou ne nettoie pas les chambres d’un Sofitel new-yorkais. Et n’a jamais fait la rencontre d’un certain politicien français. Enfin, pas cette Nafissatou-ci.

 

Jeune et jolie Sénégalaise, elle travaille avec sa meilleure amie Sani dans un petit dispensaire de Dakar où elle s’occupe de bébés. Au fond, elle est relativement épanouie par son travail pourtant éprouvant, et par sa vie en Afrique. Malgré cela, Nafissatou est inexorablement attirée par l’Eldorado européen. Les étoiles qui brillent de l’autre côté de la mer.
Suivant son instinct, elle décide donc de s’envoler vers ce continent qui la fait tant fantasmer.

 

Elle va vite déchanter : dès son arrivée sur le territoire belge, elle apprend que son passeport est faux. Considérée comme une immigrée clandestine, elle est placée dans un centre ouvert pour réfugiés. Ce sera pour elle le début d’une descente aux enfers, un parcours semé d’embûches, mais parsemé de rencontres où les soutiens ne viendront pas vraiment de ceux qu’on attend.

 

Nafissatou? Ce sera surtout le premier long métrage d’un jeune liégeois, Sébastien Furio, dont on a découvert cette année l’univers visuel à travers le court métrage Fracture. Formé en réalisation et mise en scène à l’école Besson et Abrieu à Paris, il a collaboré en tant que stagiaire puis comme assistant à plusieurs films français tels que Hallal, Police d’état, La dernière Ligne Droite et Cloclo.

 

Hyper créatif et très entreprenant, un peu hyperactif sur les bords, il est, cette année, passé à la vitesse supérieure: après un court métrage qui l’a mené à Cannes, il a écrit une série qui convoque les modèles de Dr House et… Californication (Hank Moody, notre idole) et qui pourrait se tourner en 2015 avec le soutien d’Arte.

 

En attendant, puisqu’il faut bien passer le temps, il va réaliser au tout début de l’année 2015 un premier long.

 

Un long métrage prometteur requiert un casting porteur : celui-ci l’est. Pour interpréter le rôle principal, celui de Nafissatou, Sébastien a convaincu Babetida Sadjo qu’on va découvrir dans Waste Land (photo ci-dessous) où elle fascine Jérémie Renier. Originaire de Guinée-Bissau, elle a étudié au conservatoire de Bruxelles, a fait ses premiers pas sur les planches avant de se glisser devant la caméra dans Protéger et servir d’Éric Lavaine.  

 

 

À ses côtés, le réalisateur a réuni des visages connus : Dorothée Capelutto (qui vient d’être récompensée à Agadir pour sa prestation dans 7, rue de la folie), Jean-Luc Couchard, Renaud Rutten, Laurent d’Elia ou Clair Jaz actuellement en train de jouer un one-woman show à Paris.

Malgré le fait que plusieurs noms soient liés à l’humour, et que l’univers du jeune cinéaste apparaisse a priori plutôt décalé, Nafissatou n’est en rien une comédie.
Mais vous l’avez déjà compris, non?
L’auteur du scénario est Meddy Guendil, ami et associé de Sébastien. Son propos sera moderne et humaniste, mais aussi réaliste. Hélas.

On notera aussi que la direction artistique sera assurée par Anis Dargaa, récompensé à de nombreuses reprises comme artiste peintre et qui expose dans le monde entier. On peut visiter son site ici.

 

Renaud Rutten, un des acteurs belges les plus impressionnants (et sous-employés) sera à l’affiche de Nafissatou – photo P.P. 

 

Pour financer ce premier long, Sébastien Furio s’appuie sur Noirlune Production, la structure qu’il a créée et qu’il gère. Avec elle il s’est déjà trouvé quelques partenaires solides.
Malgré ça, le budget restera étriqué pour un long métrage, mais c’est actuellement le lot de beaucoup de films qui se montent, même avec le soutien de sociétés de production qui ont pignon sur rue.

 

Le tournage en Belgique durera vingt jours, plus une pleine semaine au Sénégal avant que Sébastien se lance dans quatorze semaines de postproduction pour une copie zéro qui devrait être prête au début de l’été.

Autant dire que les six prochains mois vont être du genre maous costaud pour ce jeune Liégeois qui ne semble pas avoir peur de grand-chose. On aime ça !

 

 

 

 

 

 

 

 

Check Also

Millenium 2024: le programme belge

Le festival bruxellois Millenium, consacré au cinéma documentaire, se tiendra du 15 au 22 mars …