Magritte 2016 : nos pronostics

Le deuxième tour de scrutin est terminé et la cérémonie de remise des Magritte du Cinéma approche à. Grands pas : il est plus que temps de nous livrer au petit jeu des pronostics qui nous amuse depuis cinq ans et qui a fait croire à certains que nous étions au courant des lauréats avant la soirée.

C’est faux, bien sûr. Nous sommes juste très forts. Ha, ha…
Bien planqués au balcon de Square, nous découvrons les vainqueurs au fur et à mesure. En même temps que tous les cinéphiles présents sur place, à l’UGC de Brouckère (et cette fois aussi à Imagix Mons) ou devant leur télévision.

 

 

Cette année, la question est assez simple : Jaco van Dormael va-t-il réitérer la performance qui lui permit dès de la toute première édition des Magritte de remporter 6 statuettes ou subira-t-il le sort réservé aux frères Dardenne en 2013 lorsque toutes leurs nominations s’effritèrent en cours de soirée pour ne se transformer qu’en un seul petit trophée ?

 

Notre impression (on insiste bien : il s’agit d’un pronostic, pas de nos goûts personnels dont tout le monde se contrefiche) est que oui, Jaco, porté par ses 300.000 spectateurs belges, ses 850.000 tickets vendus en France, ses nominations aux Golden Globes, Satellites Awards, Prix Lumières ou César ne devrait pas passer à côté d’un nouveau plébiscite.
Dans son escarcelle en fin de soirée, nous verrions bien un Magritte du meilleur film, celui du meilleur réalisateur ; plus des trophées pour l’image (Christophe Beaucarne), le scénario (Jaco et Thomas Gunzig) et sans doute aussi la meilleure musique originale.
L’autre grand vainqueur du premier tour, Tous les chats sont gris pourrait emporter le Magritte du meilleur premier film (mais attention à Préjudices) et peut-être celui du meilleur montage. Déception ? Pas du tout. Être là, avec neuf nominations, est déjà un exploit pour un premier film. Fort réussi, c’est vrai.

 

 

D’autant qu’un prix d’interprétation pourrait aussi tomber dans son escarcelle grâce à un épastrouillant Bouli Lanners. Le Liégeois nous semble un lauréat possible, même si la concurrence est pour le moins féroce. François Damiens devrait être au coude à coude avec lui, mais sa sublime prestation dans les Cowboys paraît plutôt indiquer qu’il remportera l’Award l’an prochain (on s’avance, on s’avance).

Chez les dames, aucune favorite ne se dégage. De là à penser qu’Annie Cordy, magnifique dans Les Souvenirs, pourrait être récompensée pour l’ensemble de son œuvre, il n’y a qu’un pas que nous franchirons sans trop d’hésitation.

 

 

Côté seconds rôles, nous parierions volontiers sur Babetida Sadjo, captivante dans Waste Land (déjà couronnée d’un Ensor du cinéma flamand) chez les dames et sur Arno Hintjens, émouvant dans Préjudice.

Du côté des promesses, Benjamin Ramon devrait émerger chez les messieurs, ne fût-ce que parce qu’il est un vrai espoir à long terme de notre cinéma. Chez les dames, c’est un peu la bouteille à encre. Ne le cachons pas : il s’agit pour nous de la plus belle catégorie de ces Magritte avec un panel très très excitant (artistiquement parlant s’entend). Normalement, le prix ne devrait pas échapper à Lucie Debay qu’on aurait même vu remporter le Magritte de la meilleure actrice de l’année si le règlement avait permis cette double nomination.

 

 

Mais Manon Capelle irréprochable dans Tous les chats sont gris et Pily Groyne à la tête du gros succès belge de l’année ont toutes leurs chances. La formidable Stéphanie Van Vijve semble condamnée ici à un rôle d’observatrice qui n’a rien à voir avec sa performance, émouvante, dans Être.

Le Magritte du meilleur film flamand sera très disputé et nous ne parierions pas 10.000 euros sur un titre précis. Disons que D’Ardennen a fait le buzz en fin d’année et que son box-office pourrait l’aider. Pour les coproductions internationales, on ne serait pas du tout étonné que Ni le ciel ni la terre (nominé aux César) déjoue les pronostics du grand public qui attribuerait plutôt le prix à La Famille Bélier.

 

 

Côté court, L’Ours noir est sans doute le film qui a le plus de fans parmi les professionnels (vu le casting c’est assez probable), mais les deux autres films sont peut-être plus adaptés à ce genre de compétition tandis que pour le court d’animation, on serait surpris que La dernière porte au Sud de Sacha Feiner soit battu.

Au rayon docus, L’homme qui répare les femmes, énorme succès international signé Thierry Michel ne devrait pas être inquiété même si les professionnels auront à cœur de rendre hommage à Chantal Akerman, disparue à l’automne.

 

Nous avons passé quelques Magritte techniques ? Rassurez-vous : nous n’allons pas nous défiler. A notre avis, Pascaline Chavanne remportera celui des meilleurs costumes (Élise Ancion le décrochera l’an prochain pour Les Premiers les derniers, on en fait déjà le pari), et Emmanuel de Meulemeester celui des meilleurs décors pour Alleluia qui pourrait aussi recevoir le Magritte du meilleur son.

 

En général, chaque année, on frôle les 75% de bons pronos. Sera-ce encore le cas cette année ? Les Magritte nous réserveront-ils une énorme surprise ? Récemment nommé pour le César du meilleur film étranger, Je suis mort mais j’ai des amis a, par exemple, un excellent profil d’outsider. C’est évidemment ce qui rendra cette soirée particulièrement excitante.

 

On reparle de tout cela samedi, juste après la cérémonie avec un premier compte-rendu à chaud. N’oubliez pas non plus qu’à partir de 20h, nous serons présents sur notre page Facebook pour discuter avec vous des différents lauréats, au fil de la soirée.
N’hésitez pas à nous suivre et à commenter !

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