2 millions d’euros pour l’audiovisuel bruxellois

Le fonds régional d’investissement screen.brussels a annoncé l’attribution d’une enveloppe supplémentaire d’1 million d’euros à l’occasion de sa 14e session afin de soutenir le secteur audiovisuel bruxellois, durement impacté par la crise du Covid. L’occasion d’accompagner les productions confrontées à des coûts supplémentaires suite au nouveau protocole sanitaire mis en place, mais aussi de financer 21 nouveaux projets, dont le nouveau film de Benoît Mariage, Saint Habib, le documentaire Sale Putte, réalisé par Florence Hainaut et Myriam Leroy, ou encore la série 1985, coproduite par la RTBF et la VRT.

Benoît Mariage revient avec Saint Habib

Cela fait quelques mois que l’on attend de pied ferme le retour derrière la caméra de Benoît Mariage (Les Convoyeurs attendent, Cowboy, Les Rayures du Zèbre). On a désormais une date, puisqu’il débutera le 2 novembre prochain le tournage de Saint Habib, qui suivra le parcours d’un jeune acteur bruxellois issu de l’immigration marocaine. Las de jouer l’arabe de service dans des films sans envergure, Habib met ses convictions dans une adaptation théâtrale de la vie de François d’Assise où il endosse le rôle phare… Sans cesse tiraillé par le fait de vouloir répondre aux aspirations contradictoires des différents milieux qui le construisent, Habib parviendra-t-il à préserver son intégrité ?

Au générique du film, on devrait retrouver le jeune comédien Bastien Ughetto, actuellement à l’affiche d’Adieu les cons, vu dans Le Chant du loup ou la série L’Effondrement, mais aussi le comédien flamand Bruno Vanden Broecke (que l’on verra également dans L’Ennemi de Stephan Streker), ou encore… Catherine Deneuve, rien que ça!

BenoitMariageCinevox
Benoît Mariage

Ronald Krump et Les Gentils

Le fonds soutient également le nouveau projet des frères Ringer (Yves et Olivier), à qui l’on doit notamment Pom le poulain, A pas de loup ou Les Oiseaux de passage. Les Gentils s’attache à Michel et Blandine, qui avec la délocalisation de leur principal gros client voient leur petite entreprise couler progressivement, tout en entraînant leur personnel avec eux. Alors qu’ils sont occupés à tout perdre, jusqu’à leur maison et leur amour, ils vont trouver du soutien auprès de Florent, leur comptable, et Bruno, un de leurs ouvriers. Ensemble, ils vont tenter de trouver un chemin pour s’en sortir tous les quatre.

Quant à Ronald Krump, nous en parlions il y a quelques jours avec le comédien Jean-Jacques Rausin, qui en tiendra le rôle principal aux côtés de Jean-Benoît Ugeux, qui a co-écrit le film avec Cédric Bourgeois, dont c’est donc le premier long métrage. Ronald Krump, c’est l’histoire de Frank, une ancienne gloire du porno connue sous le nom de Ronald Krump, voit sa fille Sophie kidnappée jusqu’à règlement d’une importante dette. Démuni, il se tourne vers son ami Bobby pour l’aider. Les deux compères se lancent dans une folle et rocambolesque cavalcade pour sauver Sophie. Le film est produit par Roue Libre production.

Jean-Jacques Rausin et Jean-Benoît Ugeux, dans « Je me tue à le dire »

Côté doc

Pas moins de 8 documentaires sont soutenus pas le fonds dont Europe-C19, un documentaire collectif qui raconte la pandémie de la Covid-19 en Europe à travers le regard de 5 cinéastes européens dont Jaco Van Dormael, ou encore Sale Putte de Florence Hainaut et Myriam Leroy.

« Nous, Florence Hainaut et Myriam Leroy, journalistes, avons été harcelées via Internet durant plusieurs années. Nous le sommes encore. Ce film s’articule autour de notre histoire personnelle. En partant de nos démêlés judiciaires, de notre procès à venir contre notre harceleur le plus violent, nous emmenons le spectateur dans un récit international, à la fois intime et politique, sur le cyber-harcèlement. De la Finlande à la Suisse en passant par l’Autriche, ce film veut dresser un état des lieux de la problématique mais aussi explorer les éventuelles réponses individuelles et collectives à cette gangrène en roue libre qu’est la haine misogyne sur le Net. »

Les deux journalistes contribuent depuis des années à alerter sur la lame de fond de la haine misogyne qui semble avoir déferlé sans aucune digue de protection en ligne et en particulier sur les réseaux sociaux. Myriam Leroy a d’ailleurs écrit un roman, Les Yeux Rouges, qui aborde de front ce sujet, et cet été, suite à une énième salve d’attaques ad nominem, Florence Hainaut a fermé son compte Twitter, un symbole quand on sait que le réseau social reste un outil de travail puissant pour les journalistes freelance notamment.

Le film est produit par Annabella Nezri pour Kwassa Films, et coproduit par la RTBF, et devrait être prêt au printemps prochain.

Myriam Leroy et Florence Hainaut (Photo: @Vanlentin Penders)

Soutiens en série

Le fonds financera également 5 séries, parmi lesquelles Coyotes, série issue du fonds RTBF/ FWB actuellement en tournage, réalisée par Gary Seghers et Jacques Molitor.

1985, ambitieuse coproduction entre les télévisions des deux côtés de la frontière linguistique, la RTBF et la VRT, qui revient sur un fait divers et politique qui a uni en son temps et presque malgré lui le pays, l’épisode des Tueurs du Brabant Wallon.

Ou encore Fils de…, autre projet issu du Fonds série, une épopée urbaine, mythologique et bruxelloise, écrite par Antoine Negrevergne, Camille Pistone, Gaetan Delferière, Simon Bertrand et Salim Talbi. Il s’agit du récit d’un père gangster, Franck Pistone, parti en cavale pendant 17 ans après un casse, et qui revient à Bruxelles pour se réconcilier avec ses enfants car il sent que sa fin est proche. C’est l’histoire de Camille, fils du braqueur, qui doit renouer avec ce père qui l’a abandonné car il a roulé la mafia hollandaise sans avoir les épaules pour les affronter. Pour s’en sortir, Camille va devoir retrouver les diamants du casse de son père, cachés dans Bruxelles depuis 17 ans. Salim, son meilleur ami, va l’aider alors qu’il se destinait à une vie rangée. Quant à Sarah, fille du braqueur, les deux amis ne la connaissent pas mais vont devoir faire avec cette « nouvelle Nikita ». Et puis il y a César, petit dernier de Franck qui pourrait bien s’avérer être la clé.

Devant la caméra, on retrouvera Salim Talbi, Camille Pistone, Mara Taquin, ainsi que Marka pour camper le rôle de Franck, dans cette série produite par AT-Production.

On notera enfin que screen.brussels soutient aussi le secteur de l’animation, et notamment les nouvelles aventures de Cowboy et Indien, Les Grandes Vacances, réalisées par Patar & Aubier.

Coyote-tournage
« Coyotes », actuellement en tournage

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