3 questions à… Hande Kodja

Rencontre avec la comédienne belge Hande Kodja, dont la carrière se déploie aux quatre coins du monde. Avant de la découvrir dans le film finlandais You Never Know de Victoria Schultz, on la verra dès le 11 août prochain dans Music Hole de Gaëtan Liekens et David Mutzenmacher.  

Quelques mots sur Music Hole, et sur votre personnage, Nadia?

Nadia est comme une petite fée dans le cabaret où elle travaille. Je crois que c’est le personnage le plus pur et le plus sincère du film. Elle est complètement dédiée à l’amour, et est complètement éblouie, impressionnée par le personnage de Francis, joué par Wim Willaert, alors que c’est un mec plutôt banal finalement, voire médiocre ou insipide!

Pourtant Francis va essayer de déplacer des montagnes pour sauver son mariage, et c’est peut-être ça qui fascine Nadia…

Music-Hole
Nadia (Hande Kodja) et Francis (Wim Willaert)

Music Hole en fait, c’est un film épique, complètement baroque, avec des personnages haut en couleur. Une danse macabre et surprenante. Avec en plus un scénario très intelligent. Une comédie noire particulièrement bien ficelée, en somme.

On vous a vue récemment aussi dans Losers Revolution, il y a un plaisir particulier à jouer dans des comédies déjantées?

Oui, parce que j’ai l’impression qu’au premier abord on me voit plutôt dans des drames, des histoires compliquées. Je ne sais pas vraiment ce qui inspire ça chez les gens, même si c’est très beau aussi, mais il y a toute une partie de moi qui adore la comédie, et s’y épanouit. Pour moi c’est un plaisir vraiment jouissif, et je suis ravie de pouvoir explorer aussi cette facette du jeu.

D’autant qu’il s’agit de comédies qui viennent de chez moi, à l’humour particulier, et typiquement belge!

Le tournage de Music Hole était super joyeux, un peu comme une colonie de vacances. Comme on avait tous des personnages assez barrés, et que le film lui-même est complètement débridé, on pouvait laisser aller notre imagination. C’était plein d’humour et de fantaisie. On avait la sensation très intime de faire quelque chose de bien.

Et puis il n’y a qu’en Belgique qu’on peut construire un décor de cabaret sous la Basilique de Koekelberg! Entre deux scènes on entendait les enfants de choeur, alors qu’on tournait des trucs un peu trash, avec des strip-teaseuses, des drag queens. Tout est possible en Belgique, dans le merveilleux!

Hande-Kodja-Cinevox

Quels sont vos projets?

J’ai tourné il y a quelques temps la première partie d’un film finlandais, You Never Know, dont on doit bientôt tourner la deuxième partie. C’est un film de Victoria Schultz,  une réalisatrice américano-finnoise qui vit à Paris. Le film suit l’itinéraire d’Iris, une écrivaine en quête de sens. C’est un film à la fois féministe et politique, qui évoque la position de la femme dans les années 60. Iris a fait des études de Sciences Po, veut parler de l’Algérie ou du Vietnam, et pourtant on lui commande des articles sur les femmes, le maquillage. On ne lui laisse pas l’opportunité de s’exprimer sur le terrain de la guerre, car c’est un terrain réservé aux hommes.

Elle décide de se retirer dans sa maison d’enfance en Finlande, où elle rencontre Alex, le gardien de la maison, qui a connu l’invasion des Soviétiques, et subi de vraies atrocités à l’époque. La confrontation avec ce personnage va lui ouvrir de nouvelles voies, en tant que femme et autrice.

C’est un film surréaliste aussi, qui a un ton bien particulier. On y parle français, mais c’est comme si on y parlait finlandais. C’est tourné en pellicule, en Cinemascope et en noir et blanc, un vrai petit bijou.

Et puis il y a aussi deux projets en développement, avec une réalisatrice allemande, Nora Jaenicke. Le premier s’appelle When Whales Cry, l’histoire de deux soeurs qui se retrouvent à la mort de leur père. Elles ne se sont pas vues depuis très longtemps, et vont dénouer au fur et à mesure de l’histoire des secrets de famille. Ce sera produit par la société belge Happy Moon Production.

Le deuxième film s’appelle The Journal, et sera produit par le producteur de Music Hole. L’histoire d’une jeune femme en quête de liberté, contrôlée par des personnages qui veulent la manipuler, et ne lui laisse pas la place pour être elle-même.

Nora est une femme extraordinaire, et j’ai hâte de tourner pour elle. C’est un peu ma réalisatrice muse, et comme pour Victoria Schultz, c’est une rencontre spirituelle qui m’est précieuse.

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