Bouli Lanners: « Ca m’intéressait de faire tomber les clichés »

Alors que l’on rencontrait récemment Bouli Lanners dans son jardin pour une capsule exceptionnelle, nous en avons profité pour lui poser quelques questions sur son rôle dans le 3e film de David Lambert, Troisièmes Noces, qui sort ce mercredi 13 juin en Belgique. 

Pouvez-vous nous parler du film en quelques mots?

C’est l’histoire d’un homosexuel qui vient de perdre son compagnon. Non seulement il est dévasté, mais en plus financièrement, cela va être dur pour lui. Alors pour pouvoir payer les traites de sa maison, il accepte un marché pas très glorieux: épouser une jeune africaine pour qu’elle obtienne ses papiers. Le film raconte l’histoire de cette relation.

Et votre personnage?

Martin est un homosexuel bourru, un ours. Son équilibre venait de son compagnon, et il n’est pas très sociable. En plus de ça il est très bordélique. Il peine à se remettre de ce deuil. C’est une histoire de veuvage, et de transmission, comment un personnage bourru et peu ouvert au monde peut s’ouvrir au don et à la générosité par la grâce d’une rencontre improbable.

Qu’est-ce que vous a poussé à accepter ce projet?

Je n’avais jamais interpréter de personnage homosexuel, et ça m’intéressait de le faire sans tomber dans les clichés qu’on connaît. Ca faisait aussi ressortir une part un peu féminine chez moi, ce que j’aime bien. Et puis j’aimais bien l’histoire, et la personnalité de David Lambert.

C’est aussi un questionnement sur la masculinité?

Ce sont des questions que je me pose régulièrement. J’aimais bien me mettre de ce côté-là de la barrière. Ce qui est bien quand on est comédien, c’est de se mettre de l’autre côté de la barrière, d’adopter le point de vue d’un personnage qu’on n’est pas. Un homo bourru, de plus de 50 ans, la douleur du deuil. Ca me touchait particulièrement. Ca m’a beaucoup fait réfléchir à propos deuil, de faire un vrai travail sur moi.

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Et l’histoire d’une collision culturelle?

Martin et Tamara sont le jour et la nuit. Une jeune Congolaise tout juste débarquée, et un vieux pédé bruxellois triste et aigri. C’est sûr qu’on est aux antipodes du spectre! C’est un film que Théo Francken devrait voir, qui recoupe l’actualité, et dit bien des choses, autrement, sur les réfugiés. Ce n’est pas un film qui s’inscrit dans une mouvance politique, mais c’est un film qui humanise, et qui offre une autre grille de lecture. 

Et travailler avec David Lambert, c’était comment?

C’est un vrai personnage, il est drôle, il assume complètement son homosexualité, avec panache. Il est très drôle, et très doux sur les tournages. C’était un tournage sans conflit, et très agréable, alors même que je déteste les tournages en studio.

 

Troisièmes Noces sort ce mercredi 13 juin en Belgique.

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