« By the Name of Tania » de Bénédicte Liénard et Mary Jiménez sélectionné à Berlin

By the Name of Tania, le nouveau film de Bénédicte Liénard et Mary Jiménez, sera présenté dans la Compétition Generation de la Berlinale, a annoncé le festival ce vendredi 11 janvier.

By the Name of Tania à Generation

By the Name of Tania est le troisième film en commun des deux réalisatrices, après Sur les braises en (2013) et Le chant des hommes (2016).

Basé sur des témoignages réels, ce film hybride raconte le destin de Tania, une adolescente contrainte à se prostituer dans la région des mines d’or du Pérou.

Tania se remémore son enlèvement après s’être laissé piéger par de fausses promesses de richesse. Elle se souvient aussi de la perte progressive de son identité, qui a changé sa vie pour toujours. Tout en partageant son histoire avec un policier, l’adolescente égrène ses souvenirs. Alors que Tania parle, la caméra nous emmène de la jungle à la région minière, de sa maison où sa grand-mère est décédée jusqu’à ces bars de prostitution au cœur même de son exploitation sexuelle.

Les paysages de l’Amazonie, les bidonvilles flottants et la jungle contrastent avec le caractère sombre de l’histoire, la pauvreté et le témoignage poignant d’une jeune fille. Et bien qu’elle soit aujourd’hui en sécurité, là où brillaient autrefois sa dignité et sa jeunesse, elle montre une connaissance de soi plus profonde et plus sombre.

La ruée fébrile vers l’or combinée à la destruction de l’environnement résonne comme une allégorie de la vie sacrifiée sur l’autel du capitalisme.

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Mary Jimenez et Bénédicte Liénard sont reconnues depuis de nombreuses années dans le circuit des festivals internationaux, tant pour leurs travaux documentaires que de fiction. Du verbe aimer de Mary Jimenez fut notamment présenté au Forum de Berlin (1984) tandis que Une part de ciel de Bénédicte Liénard était proposé dans la section Un Certain Regard du Festival de Cannes (2002).

Le film est produit par Clin d’oeil Films, à qui l’on doit récemment le documentaire Manu.

Hellholle à Panorama

On notera également que 4 ans après Violet, son premier long primé à Berlin dans la section Génération 14plus, le cinéaste flamand Bas Devos revient avec Hellhole, galerie de portraits dressée par l’intermédiaire des visites à domicile d’un médecin généraliste, autant d’âmes en peine, de Bruxellois perdus dans la capitale européenne. On retrouve notamment au générique la comédienne Lubna Azabal. Hellhole prendra part à la prochaine Berlinale dans la section Panorama.

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God exists, her name is Petrunija, coproduction en Compétition officielle

En Compétition officielle, on retrouvera la réalisatrice macédonienne installée à Bruxelles, Teona Strugar Mitevska, qui présentera son nouveau film God exists, her name is Petrunija. Un film coproduit en Belgique par Entre chien et Loup. 

Chaque 19 janvier, pour l’Épiphanie, le grand prêtre jette une croix dans la rivière et des centaines d’hommes se jettent à l’eau pour aller la chercher. Celui qui la récupère est béni pour l’année entière et devient une sorte de héros local. En rentrant chez elle après un entretien d’embauche raté, Petrunija décide de sauter dans l’eau glacée dans le but d’être la bienheureuse pour une fois. Elle remporte la croix, mais elle doit maintenant lutter contre les hommes de sa région, le monde et le système pour avoir le droit de la garder.

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Et des projets…

Enfin, Happy Sheep, le nouveau projet de Valéry Rosier (Holy tour, Parasol), produit par Wrong Men, figure parmi les 37 projets sélectionnés par le Co-production Market, le marché de coproduction organisé dans le cadre du Marché du Film du festival.

On notera enfin que la comédienne Alexia Depicker (vue dans Girl, Fugazi, Sonar, et que nous avions rencontrée pour Champion) sera présente à Berlin dans le cadre des Berlinale Talents.

La 69e édition de la Berlinale se tiendra du 7 au 17 février.

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