Emilie Dequenne consacrée aux César

Emilie Dequenne fête 20 ans de carrière

La comédienne belge, révélée il y a un peu plus de 20 ans par sa performance hallucinante dans Rosetta de Luc et Jean-Pierre Dardenne, adoubée par le Prix d’interprétation cannois, voit sa carrière une nouvelle fois électrisée par un César qui vient à point, 5e essai justement transformé à la veille de ses 40 ans. 

La 46e Cérémonie des César aura fait couler pas mal d’encre. Une Cérémonie dont les enjeux étaient décuplés, par la situation actuelle, anxiogène à plus d’un titre pour les professionnel·les du cinéma comme pour le public, mais aussi par la déflagration qui a suivi les César 2020, accusés à demi-mot de sexisme et de racisme, déflagration suivie dans les faits par la démission du Conseil d’administration, et des déclarations d’intention visant à marquer une prise de conscience dont on attendait les répercussions.

Les auteurs et autrices, la maîtresse de Cérémonie et les remettant·es ont pris leurs responsabilités pour secouer l’institution en train de renaître, et le palmarès est venu souligner que la rare mais précieuse diversité du cinéma français était aussi sa force, redonnant un peu d’espoir, à l’image de ceux attribués à Jean-Pascal Zadi pour Tout simplement noir, et Fathia Youssouf pour Mignonnes.

La Belgique par ailleurs croisait les doigts vendredi soir, et son coeur a battu un peu plus fort à 6 reprises, à l’annonce des nominations pour le Meilleur court métrage (dont Je serai parmi les amandiers de Marie Le floc’h), pour le Meilleur son (dont Fred Demolder pour Antoinette dans les Cévennes), la Meilleur image (dont Hichame Alaouié pour Eté 85), les Meilleurs costumes (dont Pascaline Chavanne pour Eté 85 également). Autant de petites déceptions, mais aussi de joie de voir que les talents belges chaque année sont reconnus par l’Académie de nos voisins français.

Au moment de connaître la lauréate du César de la Meilleure actrice, la conviction était bien présente que Virginie Efira, déjà nommée trois fois aux César (pour Victoria, Un amour impossible et Le Grand Bain) était sur le point de fouler la scène de l’Olympia, d’autant que sa prestation dans Adieu les cons, le grand vainqueur de la soirée, avait été saluée à grand renfort de superlatifs par la critique et le public lors de la brève sortie du film à l’automne. C’est finalement l’excellente Laure Calamy qui montera sur scène recevoir le prix pour sa belle performance dans Antoinette dans les Cévénennes.

Reste le César de la Meilleure actrice dans un second rôle, où deux comédiennes belges étaient en lice, Yolande Moreau, déjà primée trois fois, à l’affiche au printemps dernier de La Bonne Epouse, et Emilie Dequenne donc, nommée pour la 5e fois après Rosetta en 2000 et Une femme de ménage en 2003 (Meilleur espoir féminin), en 2005 pour L’Equipier (Meilleure actrice dans un second rôle) et en 2015 pour Pas son genre (Meilleure actrice).

Et c’est finalement Emilie Dequenne qui se voit primée pour Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait. La discrète comédienne, qui se fait rare dans les occasions mondaines, n’était pas présente à l’Olympia, mais s’est exprimée ainsi sur son compte Instagram: « Tellement plus à l’aise sur un plateau de tournage qu’à une cérémonie de remise de prix à laquelle je ne saurai jamais pour qui voter… Pour moi, c’est comme les notes en arts plastiques. Jamais bien juste… Ceci dit, à bientôt 40 ans et plus de 20 ans de tournage, je ne boude pas mon plaisir. Alors … MERCI ENCORE. Bravo à tous les nommés. Bravo à tous ceux qui font le cinéma ???? Et merci à tous mes partenaires, à Emmanuel Mouret, et toute sa merveilleuse équipe ! »

il y a presque deux ans, elle nous parlait de cette carrière incroyablement riche, et de ses attentes pour la suite…

 

 

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