Ernest et Célestine
La Belgique s’Anima

Pour tout une frange des cinéphiles belges, c’est l’évènement de l’année : le festival Anima bat son plein. Au programme, quatre longs métrages en avant-première, onze en compétition, des courts, des invités, un focus sur la Suisse, un autre sur l’Espagne. Et du belge, bien sûr. Beaucoup de belge…  Dont la présentation d’un work in progress d’Ernest et Célestine. Le samedi 25 à 17h au Studio 1.

 

C’est donc dans le cadre prisé d’Anima que les amateurs d’animation vont découvrir, en exclusivité belge, les premières images d’Ernest et Célestine.  À ce stade, ce projet ne vous dit sans doute rien, mais dans quelques mois il en sera tout autrement.

 

Ernest et Célestine est l’adaptation de livres pour enfants signés par la Belge Gabrielle Vincent. Le film, coproduit par La Parti Production avec Les Armateurs en France et Melusine au Luxembourg,  est mis en œuvre par un trio d’artistes : Benjamin Renner (France), mais aussi nos fameux Stéphane Aubier et Vincent Patar. Les aficionados auront pointé que ces deux doux dingues sont les papas de l’ineffable Panique au Village.

 

Il s’agit d’un changement de registre intéressant pour le duo jusqu’ici connu pour son animation image par image et son sens de l’humour belgo-surréaliste. Car oui, ce film, en production depuis de très longs mois, va surprendre… par sa simplicité: il s’agit d’un dessin animé « classique », en 2D, ce qui est presque un pied de nez à notre époque high-tech où on mise tout sur la surenchère 3D motion capturée !

 

Derrière cette transposition sur grand écran, c’est une authentique dream team qui est au travail : Daniel Pennac (Prix Renaudot 2007) signe le scénario et Goran Bregovic, compositeur fétiche d’Emir Kusturica livrera la bande originale. Lambert Wilson assurera la voix d’Ernest.

 

Outre les réalisateurs, quelques techniciens belges connus collaborent au projet. Parmi eux, on notera toute l’équipe du son : Luc Thomas (Ingénieur du son), Philippe Van Leer (bruiteur), Luc Thomas (mixeur) et Marc Bastien (monteur son).

 

La mise en couleurs et aquarelle a été effectuée chez Digital Graphics à Alleur, un petit studio fort sympathique qui est en train de s’imposer avec une démarche artisanale intuitive et un esprit d’équipe assez singulier dans l’industrie. Il y a deux ans, Digital Graphics participa à la réussite du très fameux Brendan et le secret de Kells qui se fraya un chemin jusqu’aux Oscars. Ravi, Tomm Moore, le réalisateur irlandais leur a donné encore beaucoup plus de travail pour son nouveau long métrage actuellement en fabrication : Le Chant de la mer.

 

 

Ce joli line-up s’est mis au service d’une histoire toute simple d’amitié entre une petite souris qui ne voulait pas devenir dentiste et un ours qui ne voulait pas devenir notaire. Leur rencontre?  Dans les poubelles. Ernest, gros ours marginal, enrhumé, affamé, fouille les arrière-cours  en quête de victuailles. Alors qu’il s’apprête à enfourner au hasard ce qui lui tombe sous la main, un hurlement retentit ! « Arrrrrêêêêêête ! ». La petite souris qu’il allait avaler le supplie : «Si tu ne me manges pas, je t’offrirai ce que tu aimes le plus au monde ! Et ce sera meilleur pour ta santé que ces cochonneries.» C’est ainsi que Célestine, en essayant de sauver sa vie, va complètement chambouler celle d’Ernest. De ces circonstances malheureuses naîtra une amitié que le monde des souris (le monde du dessous) et le monde des ours (le monde du dessus) s’acharneront à combattre, en vain : Ernest et Célestine auront raison de tous les préjugés.

 

[Patar et Aubier au Travelling Bruxelles de Rennes – photo Gwénaël Saliou]

 

 

Indiscutablement, on est assez loin des aventures trépidantes et totalement déjantées de Cowboy et Indien. Preuve que Stéphane Aubier et Vincent Patar que nous avions croisés au FIFF namurois (photos de Marc Antoine) peuvent sortir d’un registre auquel on le pensait destiné et expérimenter encore. Une démarche quasi punk par les temps qui courent.

 

 

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