Flashforward 2021: les films à venir

S’il serait fort présomptueux aujourd’hui de se risquer à annoncer une date, ce qui est sûr, c’est que l’année 2021 sera celle du retour au cinéma! Il faudra surement attendre quelques semaines avant de retrouver le plaisir partagé de rire, pleurer ou frissonner aux côtés de sa voisine ou son voisin de siège, mais l’attente sera magnifiquement récompensée si l’on en juge par les belles surprises qui nous attendent en matière de cinéma belge…

Les sorties annoncées et reportées

Alors oui, aujourd’hui encore, annoncer une sortie est un pari encore follement audacieux. C’est pourtant le cas pour Space Boy, le premier long métrage d’Olivier Pairoux, que l’on espère voir débarquer dans les salles dès le 10 février, juste à temps pour promettre de belles séances en famille, notamment à l’occasion des vacances d’hiver.

On vous le disait il y a quelques jours en vous dévoilant la bande annonce du film, Space Boy est un bel OVNI, film familial, pop et délicieusement nostalgique, qui devrait ravir petits et grands.

 

Autre film très attendu, Une vie démente d’Ann Sirot et Raphaël Balboni qui aurait dû sortir le 4 novembre, jour où nous nous réjouissions d’organiser un Cinevox Happening exceptionnel avec l’équipe du film. Alex et Noémie, la trentaine, voudraient avoir un enfant. Mais leurs plans sont chamboulés quand Suzanne, la mère d’Alex, se met à faire de sacrées conneries. C’est parce qu’elle a contracté une « démence sémantique », maladie neurodégénérative qui affecte son comportement.

Abordant un sujet grave avec une folle énergie, le ramenant sans cesse du côté de la vie, le film a ému aux rires et aux larmes le public du Festival de Namur, dont il faisait l’ouverture. Au générique, on retrouve les magnifiques Jo Deseure, Jean Le Peltier, Lucie Debay et Gilles Remiche. On en reparle très vite avec eux, et on espère une sortie en février, à la (possible) réouverture des salles.

 

L’autre évènement de l’automne devait être la sortie du nouveau film de Lucas Belvaux, Des hommes, découvert en ouverture du BRIFF. Cette adaptation du roman éponyme de Laurent Mauvignier livre un récit polyphonique bouleversant, redonnant voix à une toute une génération d’hommes français, ceux qui avaient 20 ans en Algérie, au générique duquel on retrouve Gérard Depardieu, Jean-Pierre Daroussin, Catherine Frot, et le jeune comédien belge Yoann Zimmer. Sortie attendue là aussi pour la réouverture.

 

Toujours à l’automne, on espérait voir le dernier film de Delphine Lehericey, Le Milieu de l’horizon, plusieurs fois reporté par la crise, un très beau coming-of-age estival sur fond de fin de l’agriculture traditionnelle, et d’émancipation féminine, avec Laetitia Casta, Luc Bruchez, Thibaut Evrard et Clémence Poesy. On espère que le film trouvera une place dans les salles courant 2021.

 

Autre évènement de l’automne, découvert en ouverture de la Compétition officielle du Festival de Gand, le très attendu et intrigant nouveau film de Stephan Streker, L’Ennemi, avec un Jérémie Renier bluffant dans le rôle principal, celui d’un jeune homme politique aux dents longues, accusé du meurtre de sa compagne, une nuit, au bord de la mer… Là aussi, la sortie espérée dans la foulée du festival a dû être repoussée, et si l’on compte bien voir le film en 2021, difficile pour l’instant de dater la sortie.

 

Noël aurait pu être délicieusement sanglant, avec l’inattendu nouveau film de Patrick Ridremont, Le Calendrier, 8 ans après son premier opus Dead Man Talking. Le pitch? Eva est paraplégique depuis trois ans. Pour son anniversaire, elle reçoit en cadeau un étrange calendrier de l’Avent. Mais ce ne sont pas les traditionnelles friandises qu’elle découvre chaque jour, mais des surprises plus inquiétantes, parfois agréables, souvent terrifiantes, et de plus en plus sanglantes. Le film devait sortir le 2 décembre dernier en France. Sera-t-il reporté au prochain calendrier de l’Avent ou le découvrira-t-on avant? Mystère…

 

Enfin, on attendait un autre film belge à l’automne, la comédie complètement déjantée, Music Hole, de Gaétan Liekens et David Mutzenmacher découverte au Festival International du Film de Comédie de Liège où le film avait reçu le Prix de la Critique. Là encore, on espère découvrir le film sur grand écran à l’occasion de la réouverture des salles…

 

Les nouveautés attendues pour 2021

En plus de tous les films cités ci-dessus, que nous avons déjà eu la chance de découvrir lors de différents festivals, on attend également un certain nombre de nouveautés, qui devraient être peu à peu dévoilées au fil de l’année…

On attend notamment le nouveau film de Jan Bucquoy, La Dernière Tentation des Belges, on l’on suit Jan, un artiste provocateur qui a connu divers degrés de réussite avec ses œuvres d’art, les femmes et ses nombreuses tentatives de changer le monde. Marie, sa fille unique, lui reproche d’avoir été durant son enfance un père absent, toujours embarqué dans de folles aventures. Aujourd’hui, au bord d’un précipice, ils ont beaucoup à se dire…

Egalement dans les starting-blocks, Fils de Plouc, de Lenny et Harpo Guit, dont on vient d’apprendre la sélection au prestigieux festival de Sundance, on vous en parlait ici. Le film fait partie des oeuvres soutenues dans le cadre de l’aide aux productions légères, comme Losers Revolution sorti en mars dernier, Une vie démente dont nous parlions ci-dessus, ou encore Totem, premier long métrage de et avec Fred de Loof, au générique duquel on retrouvera Pablo Andres, François Neyckens, Xavier Seron, Céline Peret et Quentin Marteau, qui devrait également sortir cette année (on vous en parle ici) ou Juwaa de Nganji Mutiri, avec Edson Anibal et Babetida Sadjo, dont on vous parle .

Quatre autres premiers longs métrages devraient être dévoilés cette année. On ne sait pas (encore) grand chose de Sans Soleil de Banu Akseki, mais on a hâte d’en savoir à la lecture de son intrigant pitch: alors que des éruptions solaires affectent la terre, Joey, un adolescent adopté par un couple aisé voit surgir une femme ressemblant à sa mère biologique disparue dix ans plus tôt. Figure fantasmée, marginale, excessive, elle va bouleverser les fondements de sa personnalité. Ajoutez à cela que le rôle principal est tenu par le talentueux jeune comédien Louka Minella, et que l’on annonce au casting la mystérieuse Asia Argento, autant dire que notre curiosité n’en est que dédoublée…

 

A l’été 2019, nous faisions un saut sur deux tournages prometteurs. Dans La Ruche, Marion, Claire et Louise ont toujours vécu au rythme des joies et de la douleur d’Alice, leur mère. Aujourd’hui, elles n’ont plus que leur amour à opposer à cette spirale destructrice dans laquelle Alice sombre chaque jour davantage. Un amour infini, aussi violent qu’indicible. Les trois soeurs sont incarnées par Sophie Breyer, Mara Taquin et Bonnie Duvauchelle, tandis que la mère est interprétée par Ludivine Sagnier. A l’époque, nous rencontrions le réalisateur, Christophe Hermans, en compagnie d’Arthur Loustalot, l’auteur du roman éponyme dont le film est adapté.

la-ruche-Lara-Gasparotto

 

Nous passion également sur le tournage du premier long métrage de Laura Wandel. A propos de ce premier film, la jeune cinéaste nous confiait: « C’est un film sur le harcèlement, mais c’est aussi et surtout un film sur la peur que l’on peut ressentir quand on est enfant. Une peur intense, souvent incomprise par les adultes. Une peur qui isole, et fait faire des choix parfois tragiques. C’était un très long processus d’écriture, très intense aussi. Ecrire sur l’enfance, forcément, ça réactive des choses très profondes, nous confie-t-elle, que l’on peut croire enfouies, mais qui j’en suis sure ont un impact sur les adultes que nous sommes. »

« Le récit est à hauteur d’enfant, et sans complaisance, ce qui est vraiment intéressant, nous expliquait Karim Leklou, l’un des héros du film. Quand j’ai lu le scénario, je l’ai trouvé vraiment très puissant. Ca m’a replongé dans une cour d’école, instantanément. » Là aussi, nos attentes sont belles et grandes.

Mara De Sario_Laura Wandel

 

Enfin, autre premier long métrage au beau titre programmatique attendu en cette année 2021, Le Coeur Noir des Forêts de Serge Mirzabekiantz. Ce drame de l’adolescence incarné par deux jeunes comédiens prometteurs, Quito Rayon Richter et Elsa Houben, suit l’errance de Nikolaï, 15 ans, qui vit entre foyers et familles d’accueil. Solitaire et hanté par les origines de son abandon, il rêve de fonder une famille. Quand Camille, 16 ans, intrigante et effrontée, débarque dans son foyer, Nikolaï la convainc de partir vivre avec lui dans la forêt. A l’image, on retrouve la talentueuse chef opératrice Virginie Surdej.

Le Coeur Noir des forets

 

Outre ces premiers films, on saluera le retour de trois cinéastes dont on aime suivre le parcours.

Bouli Lanners se réinvente en anglais s’il-vous-plait avec Nobody Has To Know, drame sentimental tourné sur une île écossaise, avec dans les rôles principaux le cinéaste belge, et la comédienne irlandaise Michelle Fairley (aka Catelyn Stark, pour les Game of Thrones addict).

 

Nabil Ben Yadir change lui aussi de registre avec Animals, un drame qui s’annonce sombre, très sombre, dont on ne sait pas grand chose, si ce n’est qu’il est inspiré de l’histoire tragique de  Ihsane Jarfi, victime d’un crime homophobe an 2012 à Liège. Dans le rôle principal, on retrouvera le jeune comédien belge Soufiane Chilah, déjà très impressionnant dans Dode Hoek, le précédent film du réalisateur.

 

Last but not least, on attend également avec impatience Mon légionnaire, le nouveau film de Rachel Lang après le très réussi Baden Baden. Le film suit le quotidien de familles et de couples confrontés à la dure réalité de la Légion étrangère, à l’impact que cet engagement peut avoir sur les liens familiaux et amoureux. Au casting, on retrouve Aleksandr Kuznetsov, valeur montante du cinéma russe découvert dans Leto de Kirill Serebrennikov et plus récemment vu dans la série Netflix Better Than Us  et Ina Marija Bartaité, révélée par Peace to Us in Our Dreams de Sharunas Bartas. Face à eux, deux valeurs sûres du cinéma français et international, pour la première fois réunie devant la caméra Louis Garrel (Maxime)  et Camille Cottin (Céline). À l’affiche également  de Mon légionnaire  l’excellente Naydra Ayadi, vue récemment dans la série Paris etc de Zabou Breitman ou dans Sonar de Jean-Philippe Martin.

Mon-Legionnaire-Rachel-Lang©Chevaldeuxtrois_WrongMen

 

Tout juste tournés

Enfin, l’année 2021 devra absorber de nombreux films dont la sortie a dû être repoussée suite à la crise du Covid, ainsi que tous ceux qui sont dans les starting-blocks, suite à l’annulation des grands festivals. Peut-être verrons-nous également certains des nombreux films tournés en 2020, notamment entre les deux confinements.

On sait par exemple que Joachim Lafosse monte actuellement son dernier film, Les Intranquilles, tourné cet été avec Leïla Bekhti et Damien Bonnard, l’histoire d’un couple dont le quotidien est bouleversé par la bipolarité de Bonnard, qu’il affronte avec le soutien de sa compagne, interprétée donc par Leïla Bekhti, engagée dans un grand-huit émotionnel exigeant et éreintant, s’accrochant aux souvenirs et à l’amour qu’elle lui porte pour traverser ces tempêtes, et préserver leur enfant.

Post-production en cours également pour Inexorable de Fabrice du Welz, avec Benoît Poelvoorde, Alba Bellugi et Mélanie Doutey, dont le magazine Première dévoilait une première photo il y a quelques semaines. On parle ici du film avec le cinéaste belge, rencontré cet été sur le tournage.

On verra peut-être aussi Entre la vie et la mort, de Giordano Gederlini, Carpe Diem, le très attendu premier long métrage d’Emmanuel Marre (réalisateur des moyens métrages multi-primés Le Film de l’été et D’un château l’autre) avec Adèle Exarchopoulos et Mara Taquin, ainsi que celui de Véronique Jadin, L’Employée du mois, avec les excellentes Jasmina Douieb et Laetitia Mampaka.

 

Dans la petite lucarne…

Enfin, 2021 devrait connaître une certaine accélération dans la diffusion des séries belges francophones made in RTBF, puisque pas moins de 3 séries étaient en tournage ces derniers mois.

On découvrira avec curiosité Baraki, premier format 26mn, une dramédie créée par Julien Vargas et Peter Ninane, ainsi que Coyotes, une histoire de camp scout qui tourne mal, ou encore sur un autre registre Pandore, série réalisée par Vania Leturcq et Savina Dellicour, et co-écrite avec Anne Coesens, « l’histoire d’une collision, celle de la justice et de la politique ».

On ne sait pas encore si l’on verra déjà une série au printemps, ou s’il faudra attendre la rentrée, mais on sait déjà que le tournage d’une autre série, Fils de…, s’annonce imminent, et que celui de la saison 3 d’Ennemi Public est également dans le pipeline.

Enfin, on verra surement aussi la saison 2 de la série Netflix Into the night, découverte au printemps dernier, avec notamment Paulien Etienne et Laurent Capelutto, et qui serait réalisée, nous dit-on, par Nabil Ben Yadir…

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