Fini de rire !
Il était une fois une fois fait le buzz

Un film belge? Pas vraiment. Mais une coproduction et un exercice de style très très belge. Un tsunami délirant provoqué par deux de nos acteurs les plus drôles: Jean-Luc Couchard (Dikkenek) et Charlie Dupont (les capsules Qui est là?). Le tout réalisé par Christian Merret-Palmair, un Français à qui on doit quelques-uns des meilleurs moments de Benoit Poelvoorde puisqu’il réalisa notamment Les Portes de la Gloire et les légendaires capsules, Monsieur Manatane.

 

Si vous êtes depuis longtemps fidèles à Cinevox, vous savez que nous avons suivi le film depuis ses tout débuts. Dès le mois de juin, nous avons consacré un premier article à Il Était une Fois une Fois, puis un Grand Ecran diffusé dans toutes les salles numériques, dans lequel Charlie Dupont (qui n’a pas une formation d’avocat pour rien) présentait ce projet fumant avec une convaincante éloquence. Il y expliquait les fondements du film, et ses limites. Ses limites? Pas de limites ! Et si ce n’est pas assez clair, il développe sa pensée ici.

 

 

À ses côtés, Jean-Luc Couchard, costume strict et sourire de hyène, se régalait déjà de son rôle en or : Frank Vrut, un doux dingue wallingant, obsédé par Les Lions noirs, des terroristes flamands sans foi ni loi. Et grand fan de Kevin Costner dans Bodyguardaussi. Frank Vrut, donc, fournisseur officiel de belgitude déjantée. Tel qu’en lui-même…

Frank et Serge (Charlie Dupont) habitent à Paris. Ou plutôt Frank squatte une chambre dans au-dessus du café de son pote. Débarque Cassoulet, un sang mêlé belgo-toulousain, gentil limite naïf, campé par François-Xavier Demaison. Il vient dans la capitale pour postuler dans un prestigieux hôtel. Son pedigree professionnel est parfait, mais pas son nom… Pas question de laisser môssieur Vanderbrook s’occuper des clients d’un Palace parisien.

Alors que le trio, flanqué de quelques joyeux drilles, exerce son royal droit de représailles, il rencontre Jessica (Anne Marivin) qui a des projets d’escroquerie autrement plus ambitieux. Mais qui, pour réussir l’arnaque de l’année, va devoir subir une formation accélérée et délirante qui doit faire d’elle… une vraie Belge. Ce n’est pas gagné. Mais Frank Vrut s’en charge et c’est un obstiné.

 

 

Signé par Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière, remarqués au théâtre avec Le Prénom (nominé aux Molières l’an dernier), le scénario ne résiste à aucune tentation. Et c’est bon ! D’autant qu’avec le metteur en scène Christian Merret-Palmair, Charlie et Jean-Luc en ont rajouté quelques couches avant et pendant le tournage. Et quand ces deux-là se lâchent, on peut leur faire confiance pour exploser les limites de la connerie. Les deux teasers (ici et ici) sont là pour le prouver, comme la bande-annonce (ici) : la dentelle c’est à Bruges, la finesse, on la trouve dans les rayons crèmerie. Ici, c’est Sois Belge ou tais-toi ! Pas de blabla, bonjour les dégâts  !

 

Personne n’en doute : quelques critiques risquent de détester cette attaque frontale de panzers rouges jaunes noirs. Certains se gargarisaient même récemment de n’avoir pas encore vu le film. Et alors? On le dit? Allez, on le dit… Un des running gags du tournage entre Charlie Dupont et Jean-Luc Couchard consistait après un dérapage particulièrement loufoque à terminer par un tonitruant : « Encore une scène que Biiiiip va détester ! » Biiiip a un nom, bien sûr, mais c’est une histoire qui ne concerne que nos deux amis. Et nous ne ferons pas de délation. À vous d’imaginer à qui ils pouvaient bien penser…

L’important quand on se lance dans un projet comme celui-ci est d’assumer ses intentions de départ, ses délires. Il y a toujours un public pour ça. Et si les autres vous détestent, c’est sans doute que vous avez mis en plein dans le mille, non? Car s’il y a une chose qu’Il Était une Fois une Fois ne cherche pas, c’est être consensuel. Que ses auteurs en soient remerciés… Cela dit, ce n’est pas méchant non plus, ni vraiment caustique. Juste drôle. Très.

 

 

Jusqu’ici cette franco-belge comédie a été présentée à Bruxelles lors d’une première mondiale VIP très privée et prisée (photos) et à l’UGC Toison d’Or en présence du Prince Laurent et de son épouse Claire qui a ri aux larmes (photos). Dans le Nord de la France les avant-premières ont tourné au délire (vidéo) et au festival de l’Alpe d’Huez (ici et ici), tout le monde a fredonné les tubes du Grand Jojo en dévalant les pistes.

Aujourd’hui, Il était une fois une fois sort enfin en salles en France et en Belgique. Massivement. Ses producteurs y croient très fort. Nous aussi. Car si vous aimez délirer sans arrière-pensée, la meilleure chose à faire cette semaine est de vous laisser entraîner dans ce grand moment de folie douce.

 

 

 

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