Jeremy Grynberg, Marie Lecomte et Hervé Piron ont « Des choses en commun » pour Sirot & Balboni

Photos: Fred Labeye

Le programme de courts métrages La Belge Collection a pour objectif de mettre en valeur comédiens et comédiennes belges, à travers le regard d’une poignée de cinéastes qui misent tout sur leur talent et leur créativité. Au générique de Des choses en commun de Raphaël Balboni et Ann Sirot, on retrouve Jeremy Grynberg, Marie Lecomte et Hervé Piron. 

A bord des véhicules Cambio (voitures partagées de la ville de Bruxelles), des vies s’entremêlent. En route pour un magasin de meubles, vers la forêt pour un footing, ou patientant à la station en attendant le retour d’une voiture, conductrices et passagers revisitent et réinventent leurs liens amoureux.

Des histoires d’amour, de désir et de voiture… Avec le goût de l’absurde et de la poésie qu’on leur connaît, Raphaël Balboni & Ann Sirot (Lucha Libre, Avec Thelma) servent sur un plateau leur art du dialogue et de la situation à des comédien·nes qui se délectent de ces scénettes aussi touchantes qu’inattendues. Les règles du jeu de l’amour et du hasard s’en trouveront toutes chamboulées.

6 questions à Jérémy Grynberg, Marie Lecomte et Hervé Piron

Pouvez-vous nous parler de votre personnage en quelques mots?

Jeremy Grynberg: En quelques mots, Jeremy est l’amant d’Estelle depuis plus d’un an. Il est plus jeune qu’elle et aimerait pouvoir vivre cette relation plus ouvertement.

Marie Lecomte: Mon personnage est une femme qui aime deux hommes et qui décide de l’assumer, de ne plus se cacher, avec courage et humour.

Hervé Piron: C’est un éditeur qui est très amoureux de sa femme et qui a un petit côté plan-plan, casanier. Mais, on va s’apercevoir qu’il est plus ouvert qu’on pourrait le croire.

Quel a été le plus grand défi que vous avez dû affronter pour l’incarner?

Jeremy Grynberg: Le défi ne se situait pas tellement dans l’incarnation du personnage mais plutôt dans la disponibilité constante que demande la manière de travailler d’Ann et Raphaël. Le scénario est une base changeante qui se construit au fil d’improvisations.

Marie Lecomte: Avoir les cheveux frisés !

Hervé Piron: On a tourné en studio. Dans une fausse voiture. Il faut faire vivre l’extérieur, le paysage, la circulation avec le regard…j’avoue que c’est un peu étrange!

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Marie Lecomte et Jérémy Grynberg

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué dans cette expérience?

Jeremy Grynberg: Je dirais la manière de travailler d’Ann et Raphaël qui permet aux acteurs d’être absolument libres sur le plateau. Les propositions fusent et le jeu devient inévitable.

Marie Lecomte: C’était un travail formidable pour les acteurs, nous avions une énorme latitude d’improvisation, et j’étais dans une totale confiance, réciproque, avec les réalisateurs.

Hervé Piron: Le sentiment de liberté ! Raphaël et Ann, travaillent à partir des propositions des comédiens. Du coup, pendant les répétitions, on crée littéralement notre personnage, c’est assez grisant, de participer autant au processus créatif.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots, d’où vous venez, votre parcours?

Jeremy Grynberg: Je m’appelle Jeremy Grynberg, ma carte d’identité indique que je suis belge, et j’ai terminé le Conservatoire de Bruxelles. Depuis ma sortie, j’ai collectionné les projets divers et variés. Je suis passé du théâtre, à la danse-contemporaine, à l’opéra et jusqu’aux scènes de beatbox. Je suis un touche à tout curieux et gourmand.

Marie Lecomte: Je suis venue en Belgique faire l’Insas et je ne suis plus jamais repartie, j’ai travaillé pour le théâtre et le cinéma, et depuis plusieurs années je fais partie d’un collectif d’acteurs avec qui je conçois des spectacles, le collectif Rien de Spécial.

Hervé Piron: J’ai fait mes études de théâtre à l’INSAS. Je suis bruxellois. J’ai co-fondé un collectif Rien de Spécial/ Enervé qui est associé au théâtre Varia. L’année dernière, j’ai reçu le prix Maeterlinck du meilleur comédien. Au cinéma j’ai joué pour Nicole Palo, Michael Bier, Philippe de Pierpont, Jaco Van Dormael… Et dans les séries Adèle, Transfert, et je m’apprête à jouer dans Into the Night, la Saison 2.(réalisation Nabil Ben Yadir).

Le casting au (presque) complet, avec la marraine de La Belge Collection, Emilie Dequenne, et les deux cinéastes.

D’où vient votre vocation de comédien·ne, quand (et comment) s’est fait le déclic?

Jeremy Grynberg: Je ne sais pas si on peut parler de vocation, le métier d’acteur m’intriguait. Quand il a fallu choisir des études, je me suis dit qu’il valait mieux essayer de faire ce que j’aimais et voir où ça me mènerait.

Marie Lecomte: J’ai toujours voulu faire ce métier, depuis l’enfance, pour amener de la fantaisie et de la légèreté dans l’existence. Et pour toujours jouer.

Hervé Piron: J’étais en Erasmus à Manchester. J’ai assisté à un spectacle tellement fort que je n’en n’ai pas dormi et décidé de changer d’orientation ( je terminais des études de sciences politiques)

Que représente pour vous cette opportunité offerte par « La Belge Collection »?

Jeremy Grynberg: « La Belge Collection » c’est l’opportunité de rencontrer de nouvelles personnes et de rentrer dans leurs univers. Et puis en tant que jeune acteur, c’est l’occasion de se retrouver au milieu de projets qui veulent mettre le cinéma belge en valeur.

Marie Lecomte: En tant qu’actrice de 40 ans, en Belgique, malgré un CV franchement pas mal, pas facile d’être « visible », de passer des castings pour des rôles de femme interessants.  J’espère que La Belge Collection apportera une jolie visibilité au film, aux réalisateurs et aux acteurs.trices formidables de ces films.

Hervé Piron: Je ne sais pas trop, on verra bien…. En tous cas, j’étais très content du tournage. Si le film, peut avoir une belle visibilité malgré le COVID, je pense qu’il peut plaire au public et aux pros… ce qui pourrait ( peut-être) me permettre de travailler plus dans le domaine. J’en ai très envie, en tous cas !

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Ann Sirot & Raphaël Balboni (Photos: Fred Labeye)

5 questions à Ann Sirot & Raphaël Balboni

Pouvez-vous expliquer  en quelques mots les différents personnages du court-métrage ?

Les personnages du film sont des usagers de la même station Cambio. Ils ne se croisent pas forcément mais ils utilisent les mêmes voitures dans lesquelles ils peuvent oublier des objets, laisser traîner l’odeur d’un parfum, régler la radio sur une certaine fréquence, transmettant ainsi aux usagers suivants quelques indices, quelques émanations de leur façon de vivre.

Les personnages du film ont en commun les véhicules qu’ils partagent ainsi que des questionnements sur la juste manière de vivre l’aventure de l’amour.

Comment s’est passé le casting ?

Nous n’avons pas fait de casting à proprement parlé. Tou.te.s les comédien.ne.s de ce film sont des personnes que nous avons rencontrées en diverses circonstances et avec qui nous avions le désir d’entamer une collaboration créative.

Nous avons rencontré Fanny et Jérémy lors d’un stage organisé par le Brussels Ciné Studio que nous avons encadré en septembre 2019.

Hervé, Marie et Benoît sont des comédien.nes que nous avons vu jouer au théâtre, et qui ont participé au casting d’un autre de nos projets. Ninon, que nous avions remarquée dans l’exercice de jeu face caméra du Conservatoire de Liège, avait également participé à ce casting précédent.

Nous connaissions Gwen sur scène et à l’écran, et nous avions envie de tenter quelque chose avec elle.

Pourquoi et comment avez-vous choisi chacun·e de vos comédien·ne ?

Dans notre processus d’écriture, nous convoquons les comédien.nes très tôt. Nous façonnons les personnages autour de ce que la présence des acteurs offre spontanément. Les acteurs acquièrent une mémoire des scènes au fil des répétitions mais celle-ci n’est pas basée sur l’apprentissage d’un texte. Nous nous tournons vers des comédien.nes qui sont à l’aise avec cette manière de faire.

Qu’est-ce qui vous a le plus surpris·e/ impressionné·e dans la performance de  chacun·e de vos comédien·ne?

Leur capacité à composer avec toutes les petites surprises du réel, de saisir les petites particularités du moment présent pour enrichir la situation.

Pourquoi avez-vous accepté d’embarquer dans ce projet, et que représente-t-il pour vous?

Ce projet, c’était d’abord une occasion de tourner. Et pour nous, c’est toujours bon à prendre. Et puis l’exercice proposé nous intéressait : nous avons monté ce projet avec des comédien.nes avec lesquel.les nous n’avions pas ou très peu travaillé au préalable. La perspective de cette expérience qui nous incitait à des collaborations neuves nous plaisait.

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