Kinshasa-Bruxelles, The Act of Breathing à la Cinematek

La Cinematek s’inscrit dans l’évènement The Act of Breathing, qui établit des ponts entre Kinshasa et Bruxelles, en confiant une programmation spéciale à la cinéaste belgo-congolaise Monique Mbeka Phoba, l’occasion de revenir sur quelques étapes importantes du cinéma congolais, et de se projeter dans son avenir.

N’ayant jusqu’ici attiré l’attention que de manière parcimonieuse, le cinéma congolais a connu, en 2020, une consécration importante : sa première sélection en compétition officielle du festival de Cannes. Il s’agit du film En route pour le milliard, de Dieudo Hamadi.

Cela représente le point culminant d’un mouvement de fond, entamé en 1987 avec l’électrique La Vie est belle, du duo belgo-congolais Ngangura Mweze et Benoît Lamy, relancé par le film noir Viva Riva ! de Djo Munga, finaliste de l’Insas et confirmé, en mars dernier, par le premier long-métrage du belgo-congolais Nganji Mutiri, Juwaa.

Dans la rétrospective se croisent les talents de plusieurs pôles cinématographiques : celui de la capitale Kinshasa, avec Clarisse Muvuba, Tshoper Kabambi et Ronnie Kabuika, celui de Lubumbashi avec l’atypique Nelson Makengo et celui de l’Est, avec Dieudo Hamadi, aujourd’hui, le cinéaste congolais le plus primé internationalement.

Mais c’est la production des Congolais de Belgique, aussi bien que le regard de Belges de souche sur une histoire commune contrastée, qui est ici mis en exergue : de Pat Patoma et Abel Pulusu à Ngangura Mweze, d’Emile Degelin à Frederike Migom, de Balufu Bakupa Kanyinda (Juju Factory) à Malkia Mutiri, ce sont autant d’incursions décalées dans une manière de voir autrement la (non-)relation belgo-congolaise.

Focus sur le programme

  • Racines, langue et identité: Betlehem de Servaes Heirman (fiction, 7′, 1986) et Palaver d’Emile Degelin (fiction, 77′, 1969)
  • Matonge, un imaginaire kino-bruxellois: Nkosi coiffure de Frédérike Migom (doc, 14′, 2015) et Matonge, un quartier africain au coeur de l’Europe de Pat Patoma et Abel Pulusu (doc, 56′, 2001)
  • En route vers le milliard de Dieudo Hamadi (doc, 90′, 2020)
  • Soeur Oyo de Monique Mbeka Phoba (fiction, 2014), Nuit debout de Bob Nelson Makengo (doc, 21′, 2019), Le Damier, Papa National Oyé! de Balufu Bakupa-Kanyinda (fiction, 40′, 1996)
  • Waste Land de Pieter Van Hees (fiction, 2014)
  • Villa Matata de Ronnie Kabuika (fiction, 97′, 2014)
  • Auguy de Djo Munga (fiction, 18′, 1998), Africains Poids Moyens de Daniel Cattier (ficiton, 15′, 2004), Matamata et Pilipili de Trsitan Bourlard (doc, 55′, 1996)
  • When We Were Kings de Leon Gast (doc, 86′, 1996)
  • Juju Factory de Balufu Bakupa-Kanyinda (fiction, 97′, 2007)
  • Pièces d’identité de Ngangura Mweze (fiction, 96′, 1997)
  • Généalogie d’un cinéma belgo-congolais: Moseka de Roger Kwami (fiction, 23′, 1972), Juwaa de Nganji Mutiri (fiction, 82′, 2021)
  • Viva Riva! de Djo Munga (fiction, 97′, 2011)
  • Ce magnifique gâteau de Marc James Roels et Emma de Swaef (animation, 2018), Paul Panda Farnana, un Congolais qui dérange de Françoise Levie (doc, 60′, 2010)
  • Kaniama Show de Baloji (fiction, 24′, 2018), Entre la coupe et l’élection de Guy Kabeya Muya (doc, 56′, 2008)
  • Regards afro-féminins: Lula de Ladi Bidinga Mpoyi (fiction, 10′, 2008), Ata ndele de Malkia Mutiri (fiction, 19′, 2020), Girl Fact de Maël Lagadec (fiction, 19′, 2017), Olongo de Clarisse Muvuba-Mwimbu (fiction, 23′, 2012)

La rétrospective démarre ce jeudi 23 juin avec Betlehem de Servaes Heirman et Palaver d’Emile Degelin. Les horaires sont à retrouver ici.

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