Les Magritte, deuxième édition
Ceci n’est pas du cinéma belge

Le 4 février prochain, pas de doute, la plupart des cinéphiles qui ont un intérêt pour le 7e art belge (soit la majorité de notre public ;-)) auront les yeux tournés vers BeTV pour suivre en direct (et en clair) la 2e cérémonie des Magritte du cinéma belge. Nous reviendrons un peu plus tard sur les changements essentiels qui marqueront cette nouvelle édition, mais dans un premier temps, voici déjà un petit coup de zoom sur les objectifs de l’organisation et sur les films et personnalités en lice cette année.

 

 

Dès le départ, les Magritte ont été imaginés comme un moyen d’augmenter la visibilité du cinéma belge auprès du public belge. Une enquête commandée après la remise des trophées a donné des résultats enthousiasmants : 70% des Belges francophones savaient désormais ce qu’étaient les Magritte. Et surtout 75% des personnes interrogées affirmaient avoir une vision assez positive, voire très positive, du cinéma belge. Un score qui contraste singulièrement avec l’impression mitigée que propagent certains esprits chagrins.

 

 

Comme l’ont admis Philippe Loggie, Patrick Quinet, Frédéric Delcors (de gauche à droite sur la photo) et Luc Jabon, quatre responsables de l’Académie André Delvaux, lors de la conférence de presse de présentation organisée récemment à Bruxelles, il est très difficile de dire quelle est l’influence réelle des Magritte sur ces chiffres. Mais tout ce qui contribue à améliorer l’image du cinéma belge est toujours bon à prendre.

 

« Les Magritte s’inscrivent dans une stratégie globale qui au bout du compte augmente la notoriété du cinéma belge », précise Patrick Quinet, président de l’UPFF (union de producteurs francophones). « Ils s’ajoutent aux nombreuses initiatives de la Fédération Wallonie/Bruxelles et à des projets comme… Cinevox (mais oui, ndlr ;-)).

« En fait, je suis jaloux de cette démarche formidable », poursuit-il. « Elle aurait dû émaner de l’Académie André Delvaux. Mais qu’elle soit à la base une entreprise privée est enthousiasmant. Et il est clair que, vu nos objectifs communs, nous allons nouer avec Cinevox un partenariat. »

Voilà qui est dit, et cette première annonce ravira évidemment nos lecteurs et spectateurs.

 

[Quelques-uns des critiques présents à la conférence de presse ]

 

Les Magritte sont donc  une vitrine, mais aussi une compétition : comme l’an dernier, les votes se feront en deux tours. Les professionnels du cinéma inscrits auprès de l’Académie (environ 600 à ce jour) pourront choisir, dès le 12 décembre dans la liste des nominés présentée ici. Ce premier volet durera jusqu’au 31 décembre. Dans chacune des catégories, les quatre personnes ou œuvres qui auront obtenu le plus de suffrages seront retenues pour le second tour de scrutin qui s’étendra du 12 au 29 janvier. Au bout : les lauréats !

 

Le danger de ce type d’élection est que les votants n’aient pas l’occasion de voir tous les films éligibles. Pour éviter cet écueil, l’Académie a édité, cette année encore, un formidable coffret contenant 50 DVD. Ainsi, tous les membres de l’Académie en ordre de cotisation peuvent à loisir visionner les œuvres susceptibles de recevoir leur suffrage. S’y trouvent les longs métrages (co)produits en Belgique francophone et les courts qui participent à la compétition. Dans cette catégorie, une présélection de dix titres a été opérée par les responsables des différents festivals consacrés à ce genre sur invitation de l’Académie. Par contre, contrairement à l’an dernier, il n’y a pas eu de filtre au niveau des documentaires et les 15 longs métrages diffusés dans ce créneau pendant les 12 derniers mois sont visibles par tous les votants.

 

Une des craintes émises dès l’origine était que le nombre de films (co)produits en Belgique ne permettrait pas une diversité suffisante pour représenter un réel intérêt. Pour la première édition, une période de 21 mois avait été prise en compte alors que cette fois, seules les œuvres sorties du 1er octobre 2010 au 15 octobre 2011 servent de base aux nominations.

 

Malgré cette réduction temporelle drastique, 13 longs métrages de fiction majoritairement produits en Belgique francophone peuvent prétendre au Magritte du meilleur film. Pas mal pour un territoire d’environ 5.000.000 d’habitants. En tout, 65 œuvres (co)produites ici participent d’une façon ou d’une autre à la compétition.

« C’est incontestablement le signe d’une structuration de la production en Belgique, explique Luc Jabon, président de la SACD. « Cela donne aussi une authentique valeur à une victoire dans quelque catégorie que ce soit. »

 

21 Magritte seront donc attribués. 19 lauréats auront été désignés par les membres de l’Académie Delvaux qui auront exprimé leurs choix en toute liberté et indépendance puisque le vote est personnel et enregistré sur un site Internet. Des favoris, il y en a, bien sûr. Mais à ce stade, le nombre des postulants est bien trop grand pour avancer des noms. On y verra beaucoup plus clair le 10 janvier lorsque les ultimes carrés de films et artistes nommés seront connus….

 

La remise des trophées se déroulera le 4 février 2012 au Square à Bruxelles. La cérémonie sera à nouveau proposée en clair sur Be1 et visible sur la chaîne de Voo qui présente toutes les promos des différents bouquets ainsi que les émissions non cryptées de Canal Plus. Comme l’an dernier TV5 Monde la diffusera deux fois et une collaboration avec la RTBF est envisagée. Enfin, la deuxième capsule 2012 de Cinevox projetée dans les salles numériques à partir du 15 février sera l’occasion d’un résumé éclair de la soirée. En deux minutes chrono…

Elle sera vue par environ 800.000 cinéphiles. Si ça, ce n’est pas une promo…

 

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