Les tournages prêts à redémarrer!

Le secteur l’attendait avec une impatience grandissante, le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles vient de prendre un arrêté de pouvoirs spéciaux qui permet la reprise des tournages grâce à la mise sur pied d’un fonds de garantie palliant le désistement des assurances face au virus.

Si un protocole sanitaire avait été établi permettant la reprise des tournages des films et séries dès le 8 juin, les producteurs devaient faire face à un problème de taille: le refus des compagnies d’assurance de couvrir les risques liés au Covid-19, la plupart des sociétés, structures indépendantes, ne pouvant ainsi envisager de retourner sur les plateau. Le fonds mis en place, d’un montant de 5 millions d’euros, sera actif du 1er juillet au 30 septembre. C’est une victoire attendue avec impatience par les cinéastes et les professionnels, à mettre largement au crédit de l’Union des Producteurs Francophones de Films .

Une quinzaine de tournages devraient donc reprendre cet été. On attend avec impatience les nouveaux projets de Fabrice du Welz (Inexorable, chez Frakas Production, on vous en reparle très vite) et Joachim Lafosse (Les Intranquilles produit par Stenola), ou le retour aux affaires d’Emmanuel Marre pour son premier long Carpe Diem, avec Adèle Exarchopoulos et Mara Taquin (produit par Wrong Men), dont le tournage en plusieurs phases avait été entamé au début du printemps. Il reste quelques jours de tournage du côté de Huy, puis l’équipe s’envolera vers Lanzarote en septembre.

Frakas lancera également mi-août le tournage de Entre la vie et la mort, le nouveau long métrage de Giordano Gederlini (connu notamment pour ses talents de scénariste sur Tueurs ou Les Misérables). Et le 7 septembre, Tarantula entamera le tournage de La Vie dans les bois, le nouveau film de François Pirot (Mobile Home, Eurovillage), entre la Belgique, le Luxembourg et la Suisse.

« Invisible (ex-Unseen) » (Photo: www.cinergie.be)

Ca s’agite aussi sérieusement du côté des séries RTBF, puisque Invisible (ex-Unseen), la série de Marie Enthoven, dont nous parlions fin décembre avec la comédienne Myriem Akheddiou, va enfin pouvoir boucler les quatre jours qui lui manquait d’ici la fin du mois. On lance aussi la machin pour 3 nouvelles séries RTBF. Baraki, première série au format 26′, produite par 1080 Films et Koko arrose la culture, et créée par Peter Ninane et Julien Vargas, sera lancée dès le 3 août, avec un quatuor de réalisateurs·trices des plus stimulants, puisqu’on retrouve le comédien et cinéaste Fred de Loof, les comédiennes et réalisatrices Bérangère Mc Neese (Matriochkas, Les Corps Purs) et Adriana Da Fonseca (Capote Percée, La Ressource Humaine) et Ady El Assal, dont on a découvert récemment le long métrage Sawah.

Dans la foulée débutera le tournage de Coyote (ex-La Patrouille), qui suit les aventures d’une troupe de jeunes scouts, le 5 août prochain (Panache Productions). Enfin, on annonce pour septembre celui de Pandore, produite par Artemis Productions, série créée par Savina Dellicour, Vania Leturcq et Anne Coesens, dont le tournage aurait dû démarrer en avril, avec au casting les excellent·es Anne Coesens, Laurent Capelluto et Salomé Richard.

Côté flamand, pas de décision similaire à l’échelle communautaire ou régionale, ce qui n’empêche pas une partie des tournages de reprendre. Les discussions sont néanmoins en cours avec l’état fédéral, qui pourrait s’engager dans le domaine, ce qui permettrait également à terme de prendre le relai du fonds francophone qui s’arrêtera fin septembre.

Si le secteur de la production souffle enfin après des semaines de tractations, la situation reste inquiétante à divers égards, en termes de financement au niveau du Tax Shelter, dont les apports pourraient baisser significativement cette année et surement l’année prochaine, malgré les mesures d’accompagnement, mais aussi et surtout concernant le soutien aux artistes et intermittents, dont les revendications restent pour l’heure lettre morte, après que les mesures sociales qui auraient dû être adoptées la semaine dernière aient été reportées plus ou moins aux calendes grecques. Le secteur culturel, dont 93% des 250.000 employés ont été frappés par la crise, n’attend pas de retour à la normale avant 2021, et on estime que de très nombreux intermittents se retrouveront sans statut, tandis que 40% de ceux mis au chômage technique perdront leur emploi. 

L’aide d’urgence statuant sur différentes mesures permettant de prendre en compte de la situation exceptionnelle dans le calcul des indemnités et l’attribution ou le renouvellement du statut d’artiste ou de l’accès au chômage a été renvoyée devant le Conseil d’Etat, ce qui pourra durer jusqu’à 60 jours ! Ces mesures concernant aussi bien les artistes que les techniciens du secteur audiovisuels, chez qui la colère monte…

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