« Méprises »: jeu de dupes…

Après Control X, co-réalisé avec Thomas François, Méprises est le premier long métrage réalisé en solo par le plasticien belge Bernard Declercq. Il est adapté du roman Côté Jardin, d’Alain Monnier édité chez Climats. On y suit un chassé-croisé amoureux, entre jeu de piste, jeux de dupes et jeux de miroir, où l’on se demande sans cesse qui tire les ficelles.

Le docteur Lepage connaît bien sa femme, Françoise. Il la préserve, veille sur elle… D’une main de maître, il éloigne tous les « papillons » qui s’approchent d’elle. Françoise sait qu’elle est belle, elle le voit dans le regard effrayant de désir qu’elle suscite auprès des hommes. Mais avec Jacques, elle en est sûre, c’est différent.

Ces trois-là vont jouer au jeu du chat et de la souris, pour le meilleur et pour le pire. Car le Docteur Lepage, sous des atours respectables de neurologue réputé, cache une face bien sombre, et peine à respecter à la lettre le serment d’Hippocrate. Les frontières entre son cabinet et sa vie sentimentale sont parfois bien poreuses. Françoise elle n’hésite pas à jouer avec le feu. On dirait presque que la jalousie de son mari ajoute du piment à ses envies d’ailleurs. Quant à Jacques, certes aveuglé par l’amour, peut-il vraiment ignorer la folle complexité de la relation dans laquelle il s’engage?

Avec Méprises, Bernard Declercq brouille volontairement les pistes du désir amoureux. Le récit serpente entre les différents points de vue des trois protagonistes, ré-éclairant la situation en fonction de leur regard et de leurs oeillères. Plongé dans un flux d’informations contradictoires, le spectateur est invité à replacer les morceaux du puzzle en fonction de sa propre sensibilité. Car cette histoire d’amour est aussi une histoire de prédation, et la subtile différence entre le prédateur et la proie est souvent floue. D’ailleurs au final, ne peut-on pas être aussi bien victime que manipulateur? C’est assurément la question que pose le réalisateur…

MeprisesBernardDeclercq

Pour incarner ce thriller psychologique, Bernard Declercq a réunit un casting inédit. Dans le rôle du Docteur Lepage, Pascal Greggory, comédien français habitué des planches comme du grand écran, souvent vu chez Patrice Chéreau, plus récemment chez Pascal Bonitzer, Eric Valette ou Olivier Assayas. Il prête au personnage son élégance et son intensité, souvent au bord du précipice. Françoise est incarnée par Moana Ferré, comédienne française elle aussi plutôt vue sur les planches jusqu’ici qui lui prête sa beauté classique et mystérieuse. Quant à Jacques, il est incarné par Fabrizio Rongione, tour à tour tendre ou inquiétant, que l’on retrouve donc dans un nouveau thriller psychologique après Une part d’ombre sorti en mars dernier. A leurs côtés, quelques autres acteurs de talent, comme le Français Nicolas Vaude, ou encore le comédien belge Benjamin Ramon, que l’on retrouvera également la semaine prochaine à l’affiche de Troisièmes Noces de David Lambert.

Méprises sort ce mercredi 6 juin, et notons, car c’est assez rare pour être souligné, que le film sera précédé lors de son exploitation à m’UGC Toison d’Or d’un court métrage, Le Néon Rouge, de Ledwin, avec Isabelle De Hertogh, Isabelle Hauben et Stefan Cuvelier, dont voici la bande-annonce:

Le Néon Rouge, comme Méprises, est produit par Jean-Luc Vandamme pour Survive Films. Méprises est également produit par Nicolas Georges pour Les Films du Carré. On revient très vite avec quelques interviews de ses protagonistes principaux.

 

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