« Witz »: Martine Doyen est de retour

Suite à une lésion cérébrale Stella perd son sens de l’humour. Cela ne l’empêche pas pour autant d’être drôle, et c’est ainsi qu’elle sauve du suicide Frank en le faisant rire malgré elle. Désormais guéri, Frank a besoin d’elle pour rire et ne veut plus la quitter. Sceptique mais dans l’espoir d’une guérison, Stella se laisse peu à peu aller à cette histoire d’humour naissante entre elle et Frank, une histoire drôle qui au final la délivre des blessures du passé pour réapprendre à rire et à aimer.

Stella et Frank sont les héros de WITZ, le nouveau film de Martine Doyen.

 

Un homme sort d’un sac mortuaire. Il était mort, il n’est plus mort. Il doit tout recommencer. Il emprunte une identité, et se met à errer dans la ville. Cet homme, c’est Arno, et ces images sont les premières du premier long métrage de Martine Doyen, Komma, découvert en 2006 à la Semaine de la Critique à Cannes, où le film avait fait forte impression, surprenant par son esthétique forte et ses parti-pris narratifs radicaux. Depuis Martine Doyen développé plusieurs projets, et surtout, s’est interrogée sur d’autres façons de faire du cinéma, et a mis ces questionnements en pratique en réalisant plusieurs films expérimentaux, dont le dernier en date, HAMSTERs, sélectionné au Festival International du Film de Rotterdam, dans la section A Band Apart.  Le film suit des personnages qui se sont trouvés confrontés de plus ou moins près à l’attaque du Musée juif à Bruxelles, et qui sont pris de mouvements dansants dans une sorte d’hystérie collective, à la grande surprise des passants…

 

 

Avec WITZ, Martine Doyen revient à un format de production et d’écriture plus classique. On y retrouve dans le rôle de Stella la comédienne Sandrine Blancke, l’inoubliable Alice de Toto le Héros, mais aussi compagne endurante de Soeur Sourire, vue dernièrement dans le court métrage Sparte de Noëmie Nicolas, on la verra bientôt dans Le Scénariste de François Paquay. Rencontrée récemment, elle nous confiait son bonheur de tourner pour Martine Doyen, et surtout dans ce film si riche: « C’est comme si je faisais plein de films dans un seul film, » nous disait-elle, louant « la créativité et la liberté » de la réalisatrice.

 

Face à elle, on retrouve, Sam Louwyck. Sa filmographie des 10 dernières années laisse peu de place au doute: Keeper, Baden Baden, L’Etrange Couleur des Larmes de ton Corps, Le Monde nous appartient… C’est bien lui, l’acteur flamand préféré (avec Wim Willaert bien sûr) des réalisateurs belges francophones. Evidemment, on le verra bientôt aussi dans des films flamands, que ce soit Cargo de Gilles Coulier ou le trèèèèèès attendu Le Fidèle de Michaël Roskam (avec qui il a déjà tourné dans Rundskop). 

 

 

Face à ce duo que l’on a hâte de découvrir autour duquel se tisse le coeur du récit, on retrouve avec plaisir Abel & Gordon. On vous a récemment largement parlé de leurs talents de cinéastes à l’occasion de la sortie du délicieux Paris Pieds Nus, mais les deux réalisateurs (qui jouent d’ailleurs dans tous leurs films) sont aussi comédiens. Personne n’a oublié récemment l’apparition culottée (ou plutôt déculottée) de Dominique Abel, Adam un peu ahuri parachuté sur terre, enfin, dans les rues de Bruxelles, par le Dieu machiavélique du Tout Nouveau Testament de Jaco Van Dormael. Dans No Fun, Fiona Abel et Dominique Gordon incarnent Jane et Serge Roy, animateurs dans les Hautes Fagnes d’un workshop intensif de yoga du sourire… Oui, on a hâte aussi de découvrir ça. 

 

Le film est actuellement en tournage en Belgique, jusqu’à la fin du mois de mai. Il est produit par Hélicotronc, à qui l’on doit notamment, Sonar, Un homme à la mer, L’Année Prochaine, Le Plombier, mais aussi La Trêve. Rendez-vous dans les salles au printemps 2018?

 

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