« La Miséricorde de la Jungle », odyssée anti-militariste au coeur de la jungle…

Avec La Miséricorde de la Jungle, Joël Karekezi entraine ses protagonistes dans une odyssée anti-militariste au coeur de la jungle du Kivu, qui revient sur une période trouble de l’histoire contemporaine de la région des Grands Lacs.

La Miséricorde de la Jungle retrace le voyage au bout de la jungle du Kivu de deux soldats congolais et rwandais forcés de s’allier pour survivre à l’hostilité de la forêt comme à la folie de la guerre. Il s’agit du deuxième long métrage de Joël Karekezi. 

La Miséricorde de la Jungle est un road-movie à pied, à travers la jungle, qui suit les errances de deux soldats que tout oppose, une jeune recrue congolaise et un héros de guerre rwandais, forcés de s’épauler pour échapper aux factions adverses. Au coeur du Kivu, ils combattent dans une guerre floue en plein territoire ennemi, seuls et sans ressources face à l’inextricable jungle congolaise, aussi dense qu’hostile. Affamés, assoiffés, les deux hommes luttent pour conserver leur lucidité, confrontés à la dureté de la jungle, comme à leurs propres démons.

Au coeur de cette jungle mystérieuse à l’aura fantastique, l’absurdité de cette guerre sans limites résonne en écho aux atrocités commises. Le film relate une période floue de l’histoire récente de la région, la deuxième guerre du Congo, sise à la frontière entre la RDC et le Rwanda. L’opacité de la forêt, la perte des repères subies par les protagonistes est aussi bien physique que psychologique. Quand on ne sait plus qui se bat contre qui, pourquoi encore se battre?

Véritable aventure métaphysique, le film donne corps à cette jungle qui devient un véritable personnage du film, à la fois protagoniste et antagoniste du récit, que la direction artistique voulue par le cinéaste donne véritablement à ressentir. Un coup de fouet sensoriel, doublé d’un questionnement intime sur l’ineptie des conflits qui opposent les humains depuis la nuit des temps.

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Dans les deux rôles principaux, on retrouve le comédien belge Marc Zinga, découvert dans Les Rayures du Zèbre de Benoît Mariage, aperçu chez James Bond (Spectre), puis en haut de l’affiche de Bienvenue à Marly-Gomont, Qu’Allah bénisse la France ou plus récemment Nos patriotes. Stéphane Bak, découvert sur scène puis en tant que chroniqueur notamment au Grand Journal à l’âge de 15 ans, est révélé au cinéma par Les Héritiers de Marie-Castille Mention-Schaar. 

La Miséricorde de la Jungle est produit en Belgique par Aurélien Bodinaux, qui est également co-auteur du scénario, pour Néon Rouge. Il sort ce mercredi dans les salles belges. 

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