Sur le tournage de… « Music Hole »

Visite éclair sur le tournage de Music Hole de David Mutzenmacher et Gaëtan Liekens.

Devant un petit café populaire de Braine l’Alleud s’affaire une petite équipe de tournage: on place les éclairages, on s’interroge sur les posters affichés sur la vitrine, on briefe les figurants. A quelques mètres de là, on croise une drôle de foule: ecclésiastiques, écrivain à succès, coiffures eighties et culs de bouteille. On ne sait plus qui figure ou ne figure pas dans le film, et on découvre plus tard contre toutes attentes que les hommes de Dieu rentraient simplement au bureau.

C’est une comédie noire qui se tourne ici, « un projet de fou », comme nous le répètera une bonne dizaine de fois Wim Willaert.

Auteurs d’un court métrage à succès sérieusement déjanté (José), David Mutzenmacher et Gaëtan Liekens tournent depuis quelques semaines leur premier long métrage. Si José était un projet initié par Gaëtan Liekens, qui s’était vu rejoindre par David Mutzenmacher, c’est cette fois-ci ce dernier qui est à l’origine de Music Hole, projet dans lequel il a embrigadé son complice.

« C’est dans la lignée de José, mais l’histoire est beaucoup plus développée, » nous confie Gaëtan Liekens. « Avec José, on s’est fait la main sur certaines blagues et structures, renchérit David Mutzenmacher, et si ici le fond est très différent, la façon de penser la blague reste similaire. On retrouve le même ton. Quand j’ai rencontré Gaëtan, j’ai trouvé un terreau créatif assez exceptionnel, une belgitude folle qui m’a parlé directement, et m’a beaucoup inspiré pour écrire et développer Music Hole. »

David-Mutzenmacher-Gaëtan-Liekens
David Mutzenmacher et Gaëtan Liekens

Le film suit le parcours mouvementé de Francis, petit comptable officiant dans un cabaret miteux de Bruxelles, et qui a des soucis conjugaux avec Martine, son épouse. Après une violente dispute, il se réveille un matin pour découvrir une bien mauvaise nouvelle dans son propre congélateur. C’est le point de départ macabre et loufoque d’un polar burlesque parfumé de gueuze bien fraîche, de musique tzigane, sous fond de déni de la désagrégation du couple, où vont se croiser toutes les variétés de névroses et de folie.

« En fait, c’est l’histoire d’un homme abandonné par sa femme, qui va monter un plan pour la récupérer, et évidemment, ça va mal tourner, résume David Mutzenmacher. Francis est un peu inadapté, il n’est pas à la hauteur des espérances de sa femme. Cette incapacité à accepter le réel a des conséquences dramatiques. C’est une idée que j’aime bien en général, un sujet grave, mais que l’on traite avec fantaisie, on essaie de surprendre dans la structure, dans la manière d’amener les séquences, ou même les dialogues. »

Et pour relever ce défi, les réalisateurs se sont entourés d’un casting lui aussi sérieusement déjanté. Autour de Wim Willaert, qui apporte sa folie (et son irrésistible accent) à Francis, on retrouve Vanessa Guide, Tom Audenaert, Laurence Oltuski, Mourade Zeguendi, Sacha Bourdo, Hande Kodja, Kody Kim, Naima Rodric, Mounir Ait Hamou, Frédéric Imberty, Pierre Ligot, Bénédicte Philippon, Guy Staumont, Marijke Pinoy…

 

« On a beaucoup d’incroyables comédiens, certains viennent du stand-up, d’autres du cinéma, on retrouve plein de gens qui étaient déjà dans le court. On va un peu loin dans nos blagues, et pour faire passer certaines d’entre elles, il faut quand même un gros niveau de jeu! Et on est enchantés de ce que tous les comédiens nous ont offert sur le plateau », explique Gaëtan Liekens. 

Et les comédiens s’en donnent à coeur joie, épaulés par le duo de réalisateurs, qui encourage l’improvisation. « On part d’une structure pré-établie, on connaît le point de départ et le point de chute pour chaque scène, et entre les deux, on essaie de laisser la place à l’accident, à l’improvisation, continue David Mutzenbacher. Même si certaines scènes sont très écrites, quand ça vit, qu’on est surpris, c’est ce qu’on recherche. Créer les conditions de l’accident, c’est ce qu’on essaie de faire. »

Produit par Rockstone Films en Belgique, et NJJ Entertainment (France), le film est attendu en salles fin 2019.

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